12 manifestations de l’Esprit : 12 – Le don des Poissons : Le courage
Douze signes zodiacaux, douze dons de l’esprit pour être en harmonie avec le Cosmos. Les extraits qui suivent proviennent du livre Triptyque astrologique de Dane Rudhyar, Éditions du Rocher, 1985.
Les dons décrit par Dane Rudhyar, sont des qualités inhérentes au signe mais qui restent à améliorer, à perfectionner, à «agrandir».
Il est facile de dramatiser les derniers instants d’un cycle, bref ou long, ou de subir la fascination psycho-neptunienne qui se dégage des Poissons, dernier signe hivernal du zodiaque. Ce type est souvent caractérisé par des facultés psychiques et une passivité aux afflux de l’inconscient, mais aussi par une immense compassion et un grand désir de se perdre extatiquement dans l’océan illimité du mysticisme. Toutefois, lorsqu’on donne une trop grande importance à ces caractéristiques, qui sont en réalité secondaires plus qu’essentielles, on a tendance à ignorer les confrontations franches et à peu près inévitables qui guettent les individus particulièrement sensibles aux problèmes des périodes de transition et de renouveau.
Toute transition, interprétable par le symbolisme zodiacal des Poissons, constitue virtuellement un passage de la mort à la renaissance, et non pas seulement une évasion dans quelques paradis illusoire ou l’annihilation dans des états de luminescence et de dissolution spirituelles. Pendant ces périodes de transition, toute personne vraiment intelligente et individualisée a pour tâche de surmonter la force d’attraction du passé et l’attachement néfaste aux souvenirs de souffrances et de frustrations accumulés dans l’inconscient ou même le souvenir d’achèvement glorieux! La tâche essentielle consiste à se délivrer de tout cela et à avancer résolument vers un nouvel avenir. Mais cette délivrance revêt souvent un caractère tragique. Elle exige une série d’actes de volonté face à l’inertie des traditions collectives.
Le type Poissons est naturellement surchargé de récapitulations et de «balances des comptes». Il prend beaucoup de temps pour mesurer la valeur de sa moisson; il désire estimer le passé à sa juste mesure, parfois pour mieux le comprendre, parfois pour payer d’anciennes dettes.
Le message des Poissons et du christianisme est un message de délivrance. Le thème essentiel du bouddhisme est la libération du mentat. Avec Jésus, hériter de Zoroastre et des prophètes hébraïques, c’est l’ego et le vouloir qui se voient libérés. Mais cette libération ne peut être un don de l’Esprit; elle doit être conquise. C’est à l’être humain de s’en servir; lui seul peut s’affranchir. Lui seul peut transformer son passé en semence et humus et utiliser la mort pour nourrir un renouveau de vie. Lui seul peut digérer et assimiler les contenus de l’inconscient de sa race et de sa culture. Lui seul peut gagner l’immortalité, s’il est capable de découvrir son Soi immortel derrière et au-delà des ombres menaçantes projetées par son moi terrestre.
Prendre conscience de notre Soi et de l’Être universel dont il est un reflet demande beaucoup de courage; les auteurs de la Bhagavad Gita le savaient bien! L’essence spirituelle du tempérament Poissons est le courage. Il faut détruire la mort avant de pouvoir vivre la vie. Sans renoncement total, il ne peut y avoir de renaissance.
Plus que de toute autre chose, il a besoin d’endurance. «En-durer» c’est rester ce que l’on est sous la pression des forces de désintégration qui se manifestent à la fin de tout cycle. Sans courage et sans foi, personne ne peut surmonter une telle poussée. Courage par rapport à l’attirance du passé et foi en l’avenir: ces deux grandes vertus sont interdépendantes et se complètent, tout comme l’homme et la femme sont interdépendants et se complètent.
Dans son très beau livre Pilote de guerre, Saint-Exupéry écrivait: «Nous avions dépassé la défaite totale. Nous étions au-dessus et au-delà, pèlerins plus forts que le désert qu’ils traversent à grands efforts, parce que, dans leurs coeurs, ils ont déjà atteint la cité sainte qui est leur destination.» Parce que «dans leurs coeurs» ils ont déjà atteint leur but: voilà ce qui donne aux hommes des «derniers jours» une puissance indomptable.
Foi et courage sont inséparables. Il faut beaucoup de courage pour affronter les ténèbres et l’horreur des champs de bataille, pour refuser d’être arrêté par la danse de la mort et pour distinguer, au milieu des terreurs d’une destruction presque totale, la petite voix intérieure qui révèle les objectifs suprêmes de l’Esprit créateur.
Dane Rudhyar
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Dur dur d’être poisson