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L’homme qui voit le monde comme dans Matrix
Après avoir été frappé à la tête et souffert d’une commotion cérébrale, Jason Padgett a commencé à voir des formules et des formes géométriques. Il est maintenant considéré comme un génie des mathématiques – une sorte de Rain Man moderne. Il y a deux ans Epoch Times avait recueilli ses propos et revient maintenant vers lui pour apprendre des nouvelles perspectives qu’il a atteintes sur l’univers et la vie.
L’histoire de Jason Padgett, 47 ans, a commencé il y a 15 ans. Ce soir là, comme à son habitude, il décida d’aller à son bar-karaoké dans sa ville natale de Tacoma, dans l’État de Washington. Il avait promis à ses amis de les ramener en fin de soirée, et fit donc bien attention à ne pas boire ce soir là. Alors qu’il sortait du bar, il reçut un coup à la tête qui le mit à genoux. Dans l’obscurité et avec l’esprit confus, il sentit qu’on cherchait son portefeuille et ses agresseurs ne le trouvant pas, les coups continuèrent à pleuvoir sur sa tête avant qu’ils ne s’enfuient rapidement.
Après plusieurs minutes il a réussi à se relever et à atteindre sa voiture. Heureusement, l’hôpital était proche. Les tests révélèrent qu’il avait souffert d’une commotion cérébrale complexe. Les médecins lui donnèrent des antidouleurs et le renvoyèrent chez lui.
Padgett ne savait pas encore qu’il avait laissé cette nuit son ancienne identité à l’entrée du bar, et qu’en lieu et place se trouvait un tout nouveau Jason Padgett. « Quand je me suis réveillé le lendemain matin, le monde entier avait un aspect différent », a déclaré Padgett lors d’un entretien avec Epoch Times. « Je pensais avoir des hallucinations avec tous les analgésiques qu’ils m’avaient donné à l’hôpital. »
En ouvrant le robinet de sa salle de bain, il vit un faisceau de rayons lumineux colorés se déployer verticalement à partir du flux, dépassant le lavabo et lui semblant s’étendre sans fin dans toutes les directions. En regardant sa cour par la fenêtre, il vit les feuilles des arbres ressemblant à une collection de triangles infiniment petits reliés les uns aux autres de différentes façons. Cherchant à se débarrasser de ce qu’il pensait être des hallucinations, il est allé se faire une tasse de café. En versant du lait dans son café il vit un cercle tourner à la surface de la boisson, tournant parfaitement dans des cercles de plus en plus petits les uns à l’intérieur des autres comme le motif d’un coquillage.
La maison et les objets en eux-mêmes sont devenus une variété de formes géométriques. Padgett était convaincu que quelque chose s’était mal passé dans son cerveau. Il avait aussi des symptômes physiques : une forte douleur et un tremblement incontrôlable dans tout le corps. Des examens complémentaires à l’hôpital ont mesuré qu’il n’avait pas de dommage au cerveau et que les symptômes finiraient par passer.
Mais aucun des symptômes n’est passé. Le monde entier a continué à ressembler à une variété de formes géométriques complexes qui l’ont graduellement de plus en plus attiré dans leur beauté et leur complexité sans fin. Padgett était très curieux de savoir ce qui était arrivé aux autres personnes ayant vécu la même blessure à la tête. Il a commencé à faire des recherches sur internet, jusqu’à ce que la semaine suivante, il se surprenne lui-même à passer ses journées et ses nuits à essayer de déchiffrer et de comprendre ces formes remarquables qu’il voyait au lieu du monde auquel il était précédemment habitué.
En commençant par juste chercher à se divertir, il est devenu un chercheur autodidacte passionné voulant tout savoir et connaître des mathématiques, particulièrement la géométrie. Le nouveau monde se présentant à lui paraissait si intéressant et attractif qu’il commença à perdre intérêt dans le monde extérieur.
Un jour dans un accès de panique, il recouvrit toutes les fenêtres de sa maison de couvertures sombres, refusant tout contact avec le monde extérieur. « Peut-être était-ce comme retourner dans le ventre, avant de revenir au monde comme une nouvelle personne », écrit-il dans Struk by Genius publié en 2014.
Ayant vécu quatre ans dans la solitude de sa maison, les yeux de Padgett ressemblaient à une grotte magique. En visualisant sans relâche les formes géométriques et par ce qu’il apprit au cours du temps sur internet, il se rendit compte que ce qu’il voyait devant lui était une véritable représentation de formules mathématiques expliquant différents phénomènes dans l’univers.
Les triangles des feuilles des arbres ressemblaient à une représentation répétitive du théorème de Pythagore, et quand ces triangles se découpaient en cercle lorsque la lumière soleil touche l’arbre, ils ressemblaient à des séquences de Pi, un nombre infini commençant par 3,141592. Le lait tournant dans son café représentait la fractale nommée ensemble de Mandelbrot dont les formes se répétaient sans fin à une échelle de plus en plus petite, toutes les petites formes formant également une forme complète. Padgett voyait cela dans chaque minuscule partie de ce qu’il visualisait : les feuilles des arbres, les ondulations, les nuages et le corps humain.
Il y a des réalités sans fin, et chacune d’entre elles est vraie de manière égale.
En essayant d’expliquer aux gens le monde merveilleux qu’il voyait, il commença à peindre toutes ses visions. À sa surprise, bien que personne dans sa famille n’ait eu de talent pour le dessin ou la peinture, il composa et arrangea des centaines de dessins extrêmement précis.
La professeur en neurosciences Britt Brogard de l’Université du Missouri à St. Louis aux États-Unis examina Padgett. Elle lui expliqua qu’il était devenu clair que les scans de son cerveau montraient des dommages dans certaines régions, et que pour compenser, les autres régions du cerveau généralement inutilisables lui étaient devenus accessibles. En résultat, il est devenu un genre de superman brillant dans un domaine particulier de la connaissance, présentant ce qu’on appelle le « syndrome du savant ».
Une autre personne à avoir étudié Padgette est le Dr. Darold Treffert, psychiatre et spécialiste du syndrome du savant, ayant traité entre autres Kim Peek qui a inspiré le film Rain Man. Le Dr. Treffert a confirmé le cas de Padgett, ajoutant que ses « compétences mathématiques » se sont révélées surprenantes.
La grande illusion de la réalité
« Je pense aujourd’hui avoir une bien meilleure compréhension de comment fonctionne la réalité », a déclaré Padgett à Epoch Times en février 2017, 2 ans après sa première interview. « Et la réalité est maintenant bien plus riche, profonde et plus semblable à la science-fiction que je n’aurais jamais pu l’imaginer. »
Padgett explique que ce qu’il voit en face de lui ressemble en effet à de la science-fiction. « Imaginez que l’univers ou notre réalité, est comme un grand écran TV. Vous regardez l’écran et voyez défiler des images de ce qui arrive dans notre réalité. Avant d’avoir eu une blessure au cerveau, les images que je voyais défilaient l’une après l’autre en séquence, sans espace entre elles, comme sortant d’un film à la TV. Après la blessure au cerveau cela était autre chose : imaginez les images venant les unes à la suite des autres, avec un espace entre elles, comme si la réalité était composée de séquences d’événements, tout semblant alors inégal et discontinu. Cela m’a étonné que notre cerveau reflète les images individuelles que nous avons et lisse alors la transition entre elles, de sorte que tout semble être en un mouvement continu ».
Epoch Times : L’intérieur de chaque image peut-il être agrandi ?
« Chaque image consiste en des pixels plus petits, sous la forme de triangles minuscules, comme lorsqu’une dysfonction se produit. Et ces pixels peuvent être plus petits et encore plus petits, si petits qu’ils semblent être une ligne droite, de sorte que cela semble stable. Et en chaque pixel se trouve l’image dans son ensemble, ce qui correspond au principe d’un univers holographique. »
Epoch Times : Et tous vibrent à une certaine vitesse ?
« Oui. Nous savons que tout dans l’univers vibre à une certaine fréquence, comme une onde. Chaque sens que nous avons est fait de cela. La vision par exemple dépend des ondes lumineuses, l’audition dépend des ondes sonores, et nous sentons le chaud ou le froid car les molécules vibrent à des fréquences différentes. »
Epoch Times : Vous avez alors commencé à vous poser des questions.
« Exactement, mais les réponses que j’ai eu pourraient vous sembler être de la science-fiction. » (Ndr. Padgett entre ici dans une explication de la physique, que nous avons cherché à retranscrire simplement.) « Nous savons qu’il existe un phénomène physique appelé l’effet Doppler. Selon ce phénomène, la fréquence de l’onde est affectée par les changements résultant du mouvement des objets, comme entre une voiture et une personne la regardant. L’exemple le plus simple est une personne se tenant sur le bord de la route et observant une voiture en déplacement. Lorsque la voiture approche, le bruit qu’elle fait (du moteur ou d’un sirène d’ambulance) sera plus élevé qu’en réalité, et lorsque qu’elle s’éloigne, il sera plus bas. »
« Si nous imaginons qu’une file infinie de personnes à des distances différentes regardent la voiture, elles entendrons toutes le bruit d’une fréquence différente. La question est alors de savoir quel bruit fait la voiture, et il n’ a pas de bonne réponse, toutes sont correctes. De la même façon, si tous regardent mon t-shirt, ils pourront le voir d’une couleur différente, bleu, rouge, jaune, vert. Cela dépend d’où ils vont et à quelle vitesse ils se déplacent par rapport à moi. Vous pouvez donc dire que ce que chacun de nous a expérimenté est seulement un morceau de la réalité. Ce que fait réellement la science-fiction est de décrire des réalités alternatives ou parallèles. Il y a des réalités sans fin, et chacune d’entre elles est vraie de manière égale. »
Ce qui reste à déterminer est comment Padgett voit les gens, et comment ils entrent dans les univers géométriques et parallèles qui défilent constamment devant ses yeux.
« Les humains tissent et se placent tous dans un univers géométrique », affirme Padgett. « Vous, moi, l’arbre, l’univers, tout se place ensemble et appartient à une certaine structure plus large. Dans le passé j’avais le sentiment d’être séparé de l’univers et des autres personnes, mais je vois maintenant les choses différemment. Comme le noyau de la cellule fait partie de la cellule, et la cellule fait partie de mon corps, tout appartient à un système plus large. Au sens le plus littéral nous sommes tous connectés les uns aux autres et ce que fait chacun de nous affecte le tout. »
Nous sommes au sens le plus littéral tous connectés les uns aux autres et ce que fait chacun de nous affecte le tout.
Epoch Times : Votre attitude envers les autres personnes a-t-elle changé quand vous avez commencé à voir le monde différemment ?
« J’ai aujourd’hui une empathie très forte pour tout le monde, les autres personnes apparaissent pour moi en même temps que toutes leurs capacités. Je ressens intensément leur souffrance et leur confusion. Je ne peux pas supporter de voir quiconque blessé ou qu’on fasse du mal à quelque chose, où même qu’on se sente mal à l’aise. »
Epoch Times : Que ressentez-vous envers les personnes vous ayant battu ?
« Les trois premières années, j’ai imaginé leur faire tout le mal possible, mais j’ai aujourd’hui une certaine empathie pour eux. Je me suis rendu compte que je devais leur pardonner car à chaque fois que je revivais l’événement cela amenait de nouveau de l’anxiété à mon esprit. De plus, lorsque j’ai fait un pas en arrière et considéré ce qui était arrivé, tout semblait très étrange : si ce vol violent n’était pas arrivé, je n’aurais pas développé les compétences que j’ai maintenant, cela aurait complètement changé ma vie : je ne serais pas retourné à l’université, je n’y aurais pas rencontré ma femme et nous n’aurions pas notre bébé. »
Epoch Times : Que peut-il être fait pour aider les gens à se comporter différemment ?
« Je souhaite montrer aux gens l’univers comme je le vois, j’aimerais pouvoir enseigner à l’université. Le mois prochain, je donne une conférence à un rassemblement de milliers d’enseignants où j’expliquerais comment il est possible d’enseigner les mathématiques par mes peintures, ce qui est une façon bien plus simple et tangible d’apprendre. Au lieu de formules abstraites, je leur montrerais à quoi ressemble vraiment l’univers. Mais au-delà, cela est aussi pour donner aux gens de l’inspiration. Je vois la violence entre les humains, les maladies, la pauvreté. Mais je vois aussi comment les gens de partout construisent l’univers avec des formes géométriques spectaculaires. Si tout le monde peut voir et comprendre la beauté et la réalité de l’univers, ils auront moins envie d’endommager et de détruire les choses. Cela est maintenant mon but dans la vie – de le montrer aux gens. »
Source L’homme qui voit le monde comme dans Matrix : https://www.epochtimes.fr
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