Les fées existent. Cette assertion est un fait pour la personne qui s’est vue offrir la grâce d’une apparition. Elle est une quête pour quiconque ressent une irrépressible attirance pour le monde des fées même si celui-ci semble se refuser à soi. Elle est une chimère pour celui ou celle pris dans l’abattement suite aux échecs d’une rencontre rapprochée avec une vraie fée. Elle est enfin un simple conte de fées pour tous ceux refusant de voir les fées comme une réalité tangible.
Voir une fée est une expérience faisant s’effondrer le mur des doutes. Une méditation de pleine conscience, une vision intérieure ou un rêve lucide où l’on peut apercevoir les fées est un premier pas vers ces êtres merveilleux. Mais une fée se révélant à ses yeux ébahis constitue à ne pas en douter une véritable révélation personnelle.
Voir la beauté de la nature appelle à se voir soi-même
Les esprits de la nature, qu’ils soient de la famille des fées, des elfes ou des gnomes, ont le désir de rétablir l’alliance avec le monde humain. Nous avons rompu un Serment, ce qui les a gravement offensés.
Le monde des hommes a oublié le rôle du monde végétal et des élémentaux.
Les fées sont les expressions d’Isis dans le monde élémental.
Les esprits de la nature ressentent les violences sourdes qui habitent l’homme. Ces violences définissent les pensées et les gestes posés, à un point tel que l’homme en a oublié sa nature profonde. Voir les fées est une démarche vouée à l’échec tant et aussi longtemps que l’on ne prend pas conscience de notre violence intérieure.
Les forces de la nature désirent se prêter avec délicatesse et curiosité aux contacts rapprochés avec l’humain.
Même si nous ne les percevons pas, les fées sont présentes en de nombreux lieux. Elles incarnent la révélation de la beauté . À l’égal d’autres races d’élémentaux, les fées ont la faculté de guérir nos blessures émotionnelles et de nous reconnecter à notre enfant intérieur. Cet enfant intérieur est notre moi profond, celui qui fut étouffé par des sous-personnalités créées avec l’âge. Cet étouffement du moi profond se traduit par des conflits intérieurs dans nos émotions. L’enfant intérieur est la part de nous restée pure, libre des doutes, de la souffrance et de la séparation avec la Vie. Si certains êtres de la nature aiment adombrer l’humain pour libérer les nœuds énergétiques entravant son enfant intérieur, les fées pratiquent davantage un accompagnement subtil sur la durée.
À chacune des violences qui imprègne l’humain, les fées nous enseignent comment les éteindre, ouvrant la voie à la Guérison de notre être.
1. Renoncer à la violence de la projection mentale
C’est la propension à se placer hors du temps présent. Nos pensées sont dirigées vers la rumination d’évènements passés ou vers la fantasmagorie d’évènements à venir, source de peur, d’inquiétude ou d’excitation. Si notre psyché est détournée de la temporalité des êtres de la nature, il est impossible de voir la véritable beauté. Elles perçoivent avec acuité toute personne appelant intérieurement une rencontre. Tenter d’attirer les fées hors de l’instant présent est un véritable supplice pour elles. C’est à nous de réapprendre à se placer dans leur temporalité.
La guérison de l’ancrage éteint la violence de la projection.
L’ancrage ramène la psyché dans l’instant présent. Le passé et le futur sont absents de nos pensées. S’ils se rappellent à notre mental, celui-ci les laisse aller pour ne s’attacher qu’à l’instant présent. C’est le seul Temps où les êtres de la nature se placent. Centrer son esprit sur l’observation des arbres, sur la perception des parfums et des couleurs, sur l’audition des bruissements de feuilles et chants d’oiseaux, tout cela concourt à pratiquer l’ancrage. Lorsque la magie du lieu opère, seul le vécu du temps présent prévaut sur toute autre chose.
2. Renoncer à la violence de la contrainte
C’est la tendance profonde à être dans l’attente d’un contact, dans le désir de vivre et de recevoir quelque chose. C’est vouloir voir les fées par le feu du mental plutôt que d’accueillir une apparition comme un cadeau. Cette attitude de despotisme est cruellement ressentie par les esprits de la nature. La nature ne peut se laisser voir lorsqu’elle ressent la volonté sourde ou exprimée de l’humain de capter l’énergie des fées sous une forme ou une autre. La véritable sagesse d’une communion profonde avec les élémentaux chasse toute velléité d’être en contrôle.
La guérison du lâcher-prise éteint la violence de la contrainte.
La pratique du lâcher-prise est l’accueil de ce qui est. Elle ouvre l’acceptation de ce qui est offert ou non. Nous ne sommes plus animés par le réflexe d’avoir, de prendre, de chercher. Nous accueillons l’être, le don et l’abondance. Qu’une fée se manifeste ou non à notre vue n’est plus le moteur de notre démarche de reconnexion. C’est elle qui a toute liberté de se révéler.
3. Renoncer à la violence de l’irrespect
C’est l’appétence à se servir de son environnement extérieur pour son propre intérêt tout en ne le considérant pas comme une part insécable de soi. La quête extérieure de ce qui nous manque pour combler un vide intérieur blesse grandement les fées. Le simple fait de vouloir adopter une fée s’inscrit dans cet irrespect. Nous conquérons au lieu de rendre grâce. Nous prenons comme un dû au lieu d’être dans la gratitude. Notre attitude amène insidieusement à la désacralisation de la Vie.
La guérison du consentement éteint la violence de l’irrespect.
La recherche de l’accord amorce l’établissement de relations respectueuses au profit de tous. Si invoquer, appeler, désirer, faire venir à soi, demander pour soi relèvent des lois de l’homme, cela n’est pas de mise au royaume des fées. Rechercher l’accord est la pratique du consentement.
L’arbre est-il d’accord pour que nous le touchions ? La terre accepte-t-elle d’être foulée ? L’eau veut-elle parcourir notre peau ?
Soyons à l’écoute… Ne venons pas conquérir… Laissons la Vie conquérir notre intérieur… Laissons les esprits de la nature se fondre en nous et nous retrouverons toute notre place dans le Grand Tout.
4. Renoncer à la violence de la rétention
C’est l’inclination à garder pour soi les émotions, les vécus et les expériences. C’est l’appropriation des énergies reçues par oubli ou refus de contribuer aux échanges énergétiques, formant pourtant le principe même des cycles de la Vie. Voir les fées nécessite de ne plus être une nasse emprisonnant les énergies harmonieuses tout autant que dissonantes.
Ne soyons plus un cycle fermé ressassant nos vécus. Ne soyons plus un puits gravitationnel absorbant en notre for intérieur de nouvelles raisons de nous apitoyer ou de nous réjouir. Apprenons à remercier autant les merveilleuses choses de la vie que les épreuves mises sur notre route.
La guérison de la gratitude éteint la violence de la rétention.
La gratitude est la pratique du remerciement pour tout ce qui est donné et pour tout ce qui est. Mais c’est bien plus que la simple reconnaissance du Service que chaque être accomplit quels que soient son règne, sa forme et son niveau de conscience. La gratitude est exclamation par la libération des énergies. C’est la participation active aux échanges énergétiques. C’est entrer dans la danse des êtres de la nature.
Les forces de la nature transforment avec magie nos souffrances pour les réharmoniser. Ouvrons nos blessures aux fées. Récompensons-les de leur service en faisant ressurgir dans nos pensées nos plus beaux souvenirs issus du monde humain. Nous nous mettons sur le chemin de la Guérison grâce aux fées et celles-ci découvrent les plus belles facettes du monde humain. Ainsi, le flux de la vie circule dans toute sa multitude.
Crédit illustration : Sébastien Brunet