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Paroles de femme à l’automne d’une vie  par Jacques Salomé 

 

Paroles de femme

Image crédit : Pixabay

Paroles de femme à l’automne d’une vie par Jacques Salomé

« Je suis à la retraite et pour la première fois de ma vie, je ressens chaque jour comme une libération. Pour la première fois de toute ma vie, je suis libre de choisir, enfin seule, seule à décider ce qui est bon ou moins bon pour moi.

Chaque minute m’appartient, je n’ai à en rendre compte à personne. Et ce que je possède est bien à moi, même si mes moyens sont limités, depuis le départ de mon mari.

J’éprouve tout au fond de moi, tout à fleur de moi, un sentiment de liberté extraordinaire, comme si enfin je ne devais rien à personne. J’ai toujours vécu dans la dette, le sentiment de devoir, jamais à l’aise à l’idée que je pouvais me faire plaisir.

Aujourd’hui je suis devenue la personne au monde la plus importante pour moi, et comme l’affirme un dont je ne sais plus le nom, dans “Comment être un meilleur compagnon pour soi-même” j’ai la fantastique sensation que ma vie commence chaque matin, que j’ai tout mon avenir plein de possibles devant moi.

La chose la plus extraordinaire qui m’arrive, c’est la modification de mon rapport au temps. Jusqu’à maintenant il me semblait que je n’étais pas prioritaire dans l’usage de mon temps et de mon énergie. Que j’étais seulement détentrice d’un dépôt, celui de ma disponibilité aux autres, usufruitière au service de mes proches, locataire d’un espace de vie qui ne m’appartenait pas en propre.

Maintenant, c’est vrai je me sens riche, propriétaire à plein temps de mon temps, de mes ressources. Je me vis comme étant prioritaire dans leurs bénéfices et leurs bienfaits. Chaque seconde devient précieuse, délicieuse à vivre.

Cela m’a donné une incroyable assurance et je l’avoue, une sécurité intérieure que je n’ai jamais eue. Pour l’instant, je tâtonne encore un peu, devant cette abondance, j’expérimente. Parfois anarchiquement, voluptueusement je me plonge dans cette vertigineuse liberté, dans ses moindres miettes, je ne perds rien.

Lire par exemple, liberté inouïe de l’esprit, de l’imaginaire, agrandissement du temps et de l’espace, bonheur entier, plein, ouvert.

Oh je sais aussi que je m’achemine ainsi vers un ordre, une organisation, vers une sagesse et vers des exigences librement choisies.

L’essentiel est vraiment à l’intérieur. Aussi je range, je jette, je donne, je me dépouille de tant de superflus, de tant d’objets périmés et de souvenirs dépassés. Je fais le ménage, non seulement dans ma maison, mais aussi dans mon histoire.

Je garde le meilleur, je jette tout ce qui n’a pas été bon pour moi, je passe un contrat de bien être avec, je me réconcilie avec mon enfance difficile et je pardonne beaucoup à mon passé, c’est-à-dire à moi-même !

Je m’apprivoise à l’idée d’écrire, chaque jour, comme une ascèse, il y a en moi tant de projets d’écriture portés au creux de mon ventre, depuis tant d’années. Je vous envoie en premier ce texte, à vous qui avez tant écrit pour les femmes.

La retraite ! Quelle mise en liberté de créativité !

Rien ne me fait plus peur, rien ne me paraît impossible, la vie vivante quoi ! ».

Ainsi je reçois au courrier cette longue lettre, dont j’offre ici l’essentiel, dont je retiens le meilleur, dont je garde tout le soyeux et le tendre qui perlaient de chaque mot, pour m’apprivoiser moi aussi à l’idée d’une retraite proche.

Paroles de femme à l’automne d’une vie  source :/www.j-salome.com/

Jacques Salomé est l’auteur de cliquez sur l’mage pour voir ses livres:

Publié par Jacques Salomé

2 Commentaires

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  1. Quel beau texte qui semble me concerner ! En effet étant en retraite je peux prendre soin de moi, faire ce que je veux. Avant, pour moi, les enfants et mon mari étaient prioritaires. Maintenant que je me retrouve seule chaque minute m’appartient même si parfois j’ai des moments de nostalgie et de solitude.

  2. « Rien ne me fait plus peur, rien ne me paraît impossible, la vie vivante quoi !  »
    Bravo à cette dame qui s’est libérée enfin; en elle=même, pour elle=même. En effet, je crois que nous nous devons tous de connaître notre raison d’être en se connaissant soi=même d’abord. >Retrouver en Soi, ce qui est notre essence; on peut attendre l’occasion de la retraite pour avoir le temps de se consacrer à sa progression à Être Soi=même. Mais, pour certains , point n’est besoin d’avoir toutes les conditions idéales pour y parvenir. La connaissance à mon avis, et je crois que d’autres seront d’accord, s’acquiert par le temps et l’attention attribuée au sujet de notre progression. Ça peut être soi, les autres, ou, tout simplement une matière quelconque que nous voulons posséder… Je crois pour moi que la plus grande découverte est de réaliser que le bonheur d’être soi se travaille en y consacrant temps et attention. Félicitations madame pour y être parvenu. Je Nous souhaite tous des chemins de Vie qui nous amène à y consacrer temps et attention à Ça.
    Ça étant ce qui Est en notre Intérieur important pour réaliser notre Raison d’Être.
    Roland ♀

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