Il y a 12 ans, j’étais un bourreau de travail, c’est-à-dire un employé stressé, et par conséquent j’avais le syndrome d’épuisement professionnel. Cette expérience a fait de moi un partisan de la psychologie bouddhiste, ce qui m’a aidé à gérer mes émotions et m’a conduit à compléter ma formation en psychanalyse.
Le mot « émotion » est dérivé de la racine latine « emovere », une force qui met l’esprit en mouvement pour des activités nuisibles, neutres ou positives.
Dans cette perspective, la psychologie bouddhiste nous aide à gérer les niveaux d’émotions dans leur dimension mentale et corporelle.
Le bouddhisme est l’une des plus anciennes religions, actuellement pratiquée par 200 millions de personnes dans le monde. Elle est arrivée en Occident sous la forme de psychologie, car la plupart des religions asiatiques ont à leur base une vision psychologique, qui présente des méthodes pratiques pour aider les moines et les laïcs à chercher à gouverner l’esprit pour atteindre un état idéal.
Ces pratiques ont lieu depuis l’époque de Siddhartha Gautama, qui a joué un rôle déterminant pour ses disciples et sympathisants, où la psychologie bouddhiste distingue les émotions constructives et destructrices. L’émotion destructrice est quelque chose qui empêche l’esprit de comprendre la réalité telle qu’elle est, déclenchant des pensées qui nous conditionnent à penser, parler et agir de manière intolérante.
Lorsque nous éprouvons une émotion négative, cela signifie moins de bonheur, moins de bien-être et moins de lucidité, avec les émotions principales: la haine, le désir, la confusion, la fierté et l’envie. Le moine bouddhiste Thich Nhat Hanh nous enseigne que lorsque nous produisons ces pensées, elles ont un effet immédiat sur notre santé et la santé du monde.
Notre désir de vouloir toujours plus, à la fois matériellement et émotionnellement, est la principale source de tous nos soucis et de notre désespoir. La psychologie bouddhiste est basée sur l’apprentissage de vivre avec peu et l’acceptation de tout ce que la vie nous donne en ce moment, la compréhension de ce processus nous fournira une vie plus équilibrée, réduisant ainsi nos tensions internes.
Pour la psychologie bouddhiste, l’ignorance nous empêche d’atteindre le bonheur et d’éviter la souffrance. Et l’ignorance n’est pas considérée comme une émotion dans la culture occidentale, mais c’est un facteur mental qui empêche une compréhension lucide de la réalité.
La fierté est un autre aspect qui nous fait nous sentir supérieurs aux autres et nous conduit à faire des évaluations erronées de nos propres qualités et à ne pas reconnaître les qualités des autres.
La psychologie bouddhiste nous apprend aussi à ne pas blesser les autres, quelque chose de similaire à l’expression: « Ne faites pas aux autres ce que vous ne voudriez pas qu’ils vous fassent ». Cela consiste en une profonde connaissance de nous-mêmes et une grande empathie en tant qu’êtres humains et êtres sensibles.
Ainsi, la psychologie bouddhiste nous présente le chemin des émotions constructives, telles que le détachement, l’amour, l’altruisme, l’amitié, puisque notre esprit et notre corps acquièrent de nouvelles expériences à chaque instant, car nous sommes en constante évolution.