JE T’AIME…
J’aime parce que c’est beau d’aimer.
Ça fait du bien d’aimer.
Et on est beau quand on aime. Peut-être est-ce à cause du sourire que l’amour pose sur nos visages et dans nos yeux et dans nos âmes quand on aime ? Peut-être est-ce juste parce que donner, sans conditions, sans marchandage, sans arrière-pensées, juste donner, est d’une beauté sans pareil ?
Tu vois, toi que j’aime, je veux t’aimer pour nous libérer.
Te libérer toi, me libérer moi.
Et quand je te dis « je t’aime », ce n’est pas pour que tu me le dises. C’est pour que tu le saches. Et que tu l’entendes. Et que tu le reçoives.
Quand je te dis « je t’aime », c’est pour que tu l’emportes avec toi, et que tu en fasses ce que tu veux. De rien, à tout. Je te donne mon « je t’aime » comme une paire d’ailes avec lesquelles tu peux t’envoler, près ou loin de moi, pour quelques secondes, quelques années, ou à jamais.
Toi que j’aime, je t’aime pour que tu sois libre d’aimer à ton tour. Peut-être moi, peut-être pas. Mais je t’aime parce que je veux de tout mon être que ton coeur puisse toucher du doigt la grâce qui me bouleverse quand le mien explose de cette joie si particulière qui naît dans l’amour.
Et comme on ne peut reprendre l’amour qu’on a donné, pas plus qu’on peut ravaler les paroles qu’on a prononcé, l’amour que je te donne, sera à toi. Toujours. Et si un jour je t’ai aimé, alors je t’aimerai toute ma vie.
Bien sûr, à travers la porte grande ouverte de mon coeur sont rentrés des brigands, qui en ont voler des bouts qu’ils ne méritaient pas. Ils ont piétiné peut-être même les terres sacrées de mon amour, certainement sans savoir ce qu’ils faisaient. Peut-être même que certains me faisaient délibérément mal, parce qu’ils n’avaient pas encore connu la liberté du véritable amour et qu’ils en souffraient. Alors il y a eu des larmes, et des tristesses, et des douleurs, oui.
Mais j’en ai déjà vécu. Et ça ne me fait plus peur. Vivre, ne me fait pas peur.
Car toujours, pour panser mes plaies, j’ai aimé.
J’ai aimé pour me réparer. J’ai aimé pour réparer d’autres. Et si toi, ton âme se fend ou se brise, je t’aimerai pour la guérir. Je t’aimerai pour te faire sourire à nouveau, et sécher tes larmes. Je t’aimerai pour t’entendre rire, et que le monde entende à quel point ton rire est beau.
Toi que j’aime, j’aime tout de toi, pour que tu aimes tout de toi. J’aime tes défauts comme tes qualités, j’aime tes hauts comme tes bas, j’aime les meilleurs comme les pires moments. J’aime tout, tout de toi, dans tes lumières comme dans tes ténèbres.
Je t’aime pour te protéger. Je t’aime pour te donner un refuge. Je t’aime pour que tu trouves en mon coeur la maison où tu pourras toujours revenir et où je t’attends les bras ouverts.
Toi que j’aime, prends mon amour. Il est la clé universelle qui ouvre toutes les portes. Prends mon amour, et jamais ne te sens coupable d’être aimé ou d’aimer toi même. Prends mon amour, et donne le tien comme je te donne le mien. Libère toi, et libère d’autres. Aime. Aime, aime, aime, de toutes les façons, de toutes les forces, mais aime pour aimer, n’aime pas pour être aimé.
L’amour se donne, il ne se troque pas.
Et toi que j’aime, regarde-toi dans le miroir de mes yeux.
Regarde-toi dans mon amour. Admire ton reflet. Ta beauté est sans pareille, à travers le prisme du coeur et de l’âme. Et vois, vois comme tu es libre. Libre d’aimer, libre de donner, libre d’accueillir.
Vois dans mon amour la beauté du tien.
La liberté est le plus beau cadeau de l’amour. Et toi que j’aime, toi qui est multiple, toi qui est ma mère, mon père, mon ami, mon aimé, mon amour de toujours ou d’un instant, mon frère de coeur ou de sang, mon inconnu ou mon ombre, mon proche ou mon lointain…
Je t’aime…
Et je suis libre parce que je t’aime.
Et je t’aime pour que tu sois libre…
Isabelle Galle