L’homme est singulièrement en contradiction avec lui-même. Quand il s’agit de son bien, il ne veut souffrir aucune contrainte, et pour ce qui lui porte préjudice, il endure toute espèce de violence.
Johann Wolfgang von Goethe
Nous sommes parfois plein de contradictions!
Beaucoup d’entre nous avons une peur bleue de l’abandon, surtout si nous l’avons vécu étant jeune.
Nous développons alors toutes sortes de mécanismes de défense… qui ne fonctionnent pas! Mais nous nous y accrochons de toutes nos forces pour que les personnes aimées ne nous abandonnent jamais.
Nous devenons même parfois dépendants, jaloux, contrôlants, méfiants, de peur d’être abandonnés. Certains ont même tellement peur de l’abandon qu’ils vont jusqu’à mettre fin à la relation eux-mêmes pour ne pas être abandonnés.
Et pourtant, tant de fois nous abandonnons-nous nous-mêmes! Nous sommes la personne qui nous abandonnons le plus souvent!
Quand nous allons au-delà de nos limites, physiques ou personnelles, nous nous abandonnons.
Quand nous nous blâmons ou que nous nous sentons coupables, nous nous abandonnons.
Quand nous n’écoutons pas notre voix intérieure, que nous ne suivons pas le chemin qu’elle nous montre, nous nous abandonnons.
Quand l’enfant en nous a envie de jouer, de relaxer, de s’amuser mais que nous poussons la machine encore plus loin, que nous ne nous permettons pas d’avoir du plaisir ou de ne rien faire, même si notre corps et notre esprit nous le demandent, nous nous abandonnons.
Quand nous n’entendons pas l’appel à l’amour de notre cœur et que nous continuer de garder rancune ou de juger, c’est notre âme que nous laissons tomber.
Tous les chemins que nous prenons qui nous éloignent de nous, de notre Moi profond, de ce que nous sommes intrinsèquement, sont des manières plus ou moins subtiles de nous abandonner.
Être présent à soi, être à l’écoute de notre cœur, suivre nos intuitions, aller vers ce qui nous fait du bien, rester dans l’amour le plus possible, être bons pour nous et pour les autres, apprendre à s’aimer tels que nous sommes sont les manières les plus sûres de ne pas être abandonnés.
Parce qu’alors NOUS ne nous abandonnons pas.
À partir du moment où nous nous engageons à ne plus nous abandonner nous-mêmes, la peur de l’abandon par l’autre disparaît. Parce que nous savons qu’il y aura toujours quelqu’un pour prendre soin de nous : nous-mêmes!
Et même si nous ne l’avons jamais appris, même si personne ne nous a enseigné à prendre soin de nous, il n’est jamais trop tard pour commencer, puisque nous le faisons depuis si longtemps pour les autres!
La culture quotidienne cherche toujours à imposer ses dichotomies : ou tu aimes pour toujours ou tu n’aimes jamais ; ou c’est un absolu ou c’est quelqu’un pareil aux autres ; ou ils sont toujours unis ou ils sont toujours séparés, etc. En définissant et en interrogeant de cette manière, notre culture pousse les amoureux à se définir dans la contradiction, dans la folie.
La chose devient dramatique au plan éthique. Tomber amoureux est un acte de libération. Et la liberté n’est pas seulement vécue comme le fait de se libérer de ses liens, mais comme le droit de ne pas dépendre des conséquences nées de décisions passées, qu’elles soient les nôtres ou celles d’autrui.
Francesco Alberoni Le choc amoureux
Diane GAGNON Visitez son site : www.dianegagnon.net