Quand l’objectif devient un obstacle :
Tant d’efforts sont longuement déployés pour atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés ou pire, ceux que d’autres ont fixés pour nous. Beaucoup croient qu’il est impossible « d’avancer » dans la Vie sans d’abord se fixer des objectifs qui, dit-on en management, se doivent d’être réalistes et réalisables, mesurables et quantifiables. Mais avancer pour aller où, puisque nous sommes déjà là, dans le moment présent!
Nous passons ainsi la majeure partie de notre vie à vouloir avoir plus, être reconnus, gravir les échelons, avoir du pouvoir et même changer le monde ou, comme il est courant de l’entendre dans les milieux de « croissance personnelle », devenir une meilleure version de soi-même.
Les objectifs que nous cherchons à atteindre au prix de tant d’efforts et de renoncements deviennent précisément les obstacles à notre bonheur. Ils nous éloignent de ce que nous sommes, ici et maintenant.
Beaucoup veulent changer les choses, améliorer ce monde, se « développer », faire une différence et pour cela, ils sont prêts à fournir tous les efforts nécessaires, omettant de voir à quel point on se renie souvent à force de forcer, de lutter, de « faire » plus, de viser un but jugé respectable par la société. On veut « changer le monde »! Rien que ça!
Vouloir que ça change n’est pas la voie.
Vouloir que ça change, vouloir changer le monde n’est pas la voie. Le monde n’a pas besoin d’être sauvé. Le monde a besoin d’être aimé. Tel qu’il est! Plus difficile, n’est-ce pas?
On passe notre vie à lutter contre la Vie, croyant présomptueusement que NOUS pouvons l’améliorer, niant ainsi que la Vie sait toujours ce qu’elle fait, même si cela nous paraît injuste, cruel, inacceptable.
C’est justement dans ces collisions avec la Réalité Ultime que nous finissons par lâcher prise et accueillons ce qui est là. Sans chercher à le changer, sans vouloir l’améliorer, sans tenter d’imposer notre volonté par-dessus celle de la Vie.
Dès que l’on met notre orgueil de côté et que nous renonçons à vouloir que les choses fonctionnent à « notre » façon, une grande et douce Paix s’installe en nous : c’est la fin des luttes pour la survie, pour se protéger, pour courir après plus de choses vaines et inutiles. On comprend enfin que tout est déjà accompli et que c’est la Vie qui décide de tout, pas notre personnage.
L’arrêt des luttes et de la souffrance est dans l’acceptation, l’abandon total, car refuser la souffrance crée encore plus de souffrance. Ces luttes et cette souffrance ont leur origine dans les pensées que nous croyons vraies.
Dès que nous cessons de croire nos pensées, nous revenons pleinement dans le moment présent, où tout est parfait, peu importe les apparences qui semblent prétendre le contraire. Être avec la Vie, être la Vie même, c’est intégrer le fait que toute chose, que nous la jugions bonne ou mauvaise, a sa raison d’être et que tout événement ne vise qu’à nous rappeler Ce que nous sommes, à nous éveiller à Ça.
S’abandonner dans les bras bienveillants de la Vie, dire Oui à ce qui est là, est un point tournant dans notre existence, une révolution personnelle même. Essayez, vous verrez!
Auteur du texte : Diane GAGNON