Julie Latour
Il n’y a rien de mal à être seul ! Je connais de nombreuses personnes (vraiment beaucoup) qui redoutent la solitude. Alors, qu’est-ce qui peut bien terrifier des milliers de gens pendant des jours et des nuits ? Est-il possible que si nous comprenions mieux la signification de la solitude, nous la craindrions moins ?
C’est certain, car il est bien établi que nous avons tendance à craindre ce que nous ne connaissons pas, même si nous sommes attirés par l’inconnu.
On peut essayer de le nier, mais au fond, cette peur est bien présente, oh oui, je le sais !
Chaque jour, je croise des individus solitaires déambulant dans les rues, se tenant parfois au coin des rues, savourant une cigarette tout en écoutant Coltrane. Une lueur étrange anime leurs yeux, et nombre d’entre eux semblent arborer des regards ternes, dépourvus de vitalité, empreints de solitude.
Je suis convaincu qu’au fond, chaque être humain est seul.
Nous sommes nés comme des êtres « uniques », individuels, et au plus profond de nous-mêmes, nous comprenons que c’est une réalité inhérente.
Il peut m’arriver de rechercher désespérément la foule, de me plonger au cœur de l’agitation, entouré de gens, de sons et de bruits si assourdissants qu’ils étouffent mes propres pensées. Oui, je peux le faire ! Je peux feindre, me mentir en me disant :
« Non, imagine ! Moi seul ? Impossible… »
Cependant, vous savez aussi bien que moi combien cela est trompeur.
Mais, tenez bon, laissez-moi vous dire quelque chose : il y a de la beauté dans la solitude.
Je vous adresse ces mots maintenant, presque à voix basse. Il appartient à chacun de croire en cela.
Cessez de peupler tout ce quartier qui réclame désespérément de l’animation simplement parce que vous ne supportez pas la solitude !
Être seul peut également être bénéfique ! C’est dans la solitude que l’on découvre sa véritable essence, où l’on se retrouve, s’étreint et s’aime.
En vivant côte à côte, nous nous restreignons souvent en fonction des autres, négligeant nos propres besoins.
La quête d’approbation sociale et la crainte d’être rejeté en raison de notre singularité sont des pensées redoutables. « Que diront les autres ? Serai-je considéré comme solitaire, incapable de vivre en communauté ? »
La solitude contribue à former l’individu, façonnant une structure si robuste qu’aucun séisme extérieur ne peut l’ébranler.
Bien que la solitude puisse sembler effrayante au départ, elle peut devenir charmante avec le temps. On peut apprendre à vivre avec ce sentiment d’isolement sans qu’il nous dérange.
Il est possible d’être heureux en s’éloignant de la foule, de la civilisation, ne serait-ce que suffisamment longtemps pour se découvrir, s’approprier son espace et ériger ses propres fondations.
« Au fond, voilà ce qu’est la solitude : s’envelopper dans le cocon de son âme, se transformer en chrysalide et attendre la métamorphose, car elle survient toujours. » – August Strindberg
