Clément Artois
L’idée que « les hommes ne pleurent jamais » est une expression largement dépassée. Aujourd’hui, non seulement les hommes pleurent. Mais ils peuvent également endurer des souffrances profondes. Les plongeant parfois dans la dépression et les amenant à mettre parfois des années pour surmonter un amour passé.
Est-ce que les hommes pleurent ?
Le stéréotype de l’homme robuste, capable de résister à toutes les épreuves de la vie, construit par les anciennes sociétés conservatrices, s’est estompé.
Pour laisser place à une conception moderne de la masculinité. Cette évolution va au-delà d’une simple exigence culturelle. C’est une nouvelle compréhension de ce que les enfants et les femmes attendent des hommes.
Ils ne recherchent plus seulement des pourvoyeurs qui travaillent et entretiennent le foyer, représentant une autorité froide et dépourvue d’affection.
Le monde aspire désormais à des hommes qui prennent en charge les responsabilités domestiques, s’occupent des enfants. Et surtout, se soucient des émotions de toute la famille. Des partenaires capables de comprendre. Et ouverts au dialogue, des parents qui expriment de l’affection et disent « je t’aime » à leurs enfants.
Celui qui perçoit ces changements comme une obligation se trompe.
Les hommes ne modifient pas simplement leur comportement pour les autres, mais avant tout pour eux-mêmes. L’idée de l’homme machiste, au cœur insensible, n’a jamais été une réalité.
C’était plutôt un masque de virilité imposant l’idée de l’infaillibilité. Une insensibilité qui, en réalité, ne définit pas la véritable virilité. Mais cherche à se protéger contre des préjugés fort peu éclairés. Cela découle de l’association erronée entre la sensibilité et la féminité. Une pensée préjudiciable qui nuit à l’évolution de notre société.
En effet, les hommes pleurent, éprouvent des émotions, aiment profondément.
Et ils aspirent légitimement à avoir la liberté de montrer qu’ils possèdent un cœur compatissant. Ils souhaitent exprimer de l’affection.
Faire preuve de douceur, manifester de l’empathie face à la peine d’autrui. Et ressentir une émotion sincère devant les premiers pas de leur enfant. Ce besoin d’authenticité et d’expression émotionnelle ne devrait pas être entravé par des stéréotypes dépassés. Mais plutôt encouragé pour favoriser une société plus équilibrée.
Un homme peut verser des larmes en regardant un film.
Que ce soit à cause de la défaite de son équipe. Ou à la suite d’une lutte prolongée pour un amour perdu. Il peut également sombrer dans la dépression. En raison de diverses causes qui le peinent, éteignant sa motivation à sortir du lit. Le cœur masculin, même s’il affirme le contraire ou se retranche derrière un « tout va bien », est capable de se briser.
Malgré leur nature virile, les hommes ressentent également des blessures lors de disputes, d’affrontements avec une femme, ou lorsque quelqu’un d’important oublie leur anniversaire. La sensation d’une boule dans la gorge n’est pas exclusive aux femmes et aux enfants. De même que les pleurs ne sont pas réservés à un genre.
Souvent, ces émotions s’expriment dans l’intimité. Surtout la nuit, dans le silence de la chambre à coucher, loin des regards extérieurs. Dans ces moments, ils ont également besoin de réconfort, d’un étreinte chaleureuse et d’attention. Les hommes peuvent ressentir la lassitude de la routine, s’épuiser émotionnellement, et parfois, ressentir le besoin pressant d’extérioriser leurs émotions.
Celui qui croit que les hommes sont dépourvus de peurs se trompe lourdement.
Leur première crainte réside souvent dans le sentiment de ne pas être à la hauteur des attentes imposées par la notion de masculinité. De la même manière, ils redoutent la possibilité de perdre leur partenaire et leur emploi. Ainsi que la perspective d’être confrontés au rejet et à la trahison.
Les hommes peuvent ressentir de l’appréhension envers d’autres hommes, voire certaines femmes. Ils peuvent craindre de marcher dans la rue à l’aube, de sombrer dans l’obscurité de la nuit, ou tout simplement d’être seuls, même si avouer ces craintes demeure difficile.
La sensibilité masculine peut différer de la féminine. Mais elle représente assurément les sentiments les plus délicats qu’un homme puisse naturellement ressentir. Et il devrait être autorisé à les exprimer. C’est une forme d’expression virile, marquée par une âme capable d’être touchée.
Oui les hommes pleurent ! Il n’y a aucune honte à cela, et cela ne diminue en rien la masculinité de quiconque.
Cela illustre simplement que sous les apparences d’un homme assuré se trouve également une personne sensible, bienveillante et capable d’amour. Cela reflète la réalité que chaque individu aspire à être compris, apprécié, et avant tout, à exprimer son humanité de manière authentique.
Porter des sous-vêtements, loin d’être un indicateur de masculinité machiste, témoigne de la diversité des aspects de la personnalité masculine. Cela démontre que tout individu, indépendamment de son genre, aspire à être doté de qualités humaines telles que la sensibilité, la gentillesse et la capacité à aimer.
C’est un rappel que, au-delà des rôles sociaux prédéfinis, chaque être humain devrait avoir la liberté d’exprimer sa véritable nature.
