Clément Artois
La « barge méduse » produit des légumes bio et purifie l’eau
D’ici 2050, la demande globale de nourriture aura augmenté de 60 à 70%. Dans le schéma industriel actuel, on pourra difficilement répondre à cette demande de manière durable. Les terres arables se font rares et celles-ci sont toujours plus accaparées pour subvenir à d’autres besoins : énergie, élevage, huiles,…
D’autre part l’or bleu, très consommé dans l’agro-industrie, se fait rare dans de nombreux pays. L’avenir inspire les pires craintes et le développement de nouvelles formes d’agricultures plus locales, moins gourmandes en énergie, semble vital.
La nature, modèle et partenaire
Pnat, un think-tank de biologistes, chercheurs et designers, s’est penché sur diverses solutions pratiques et économiques. Leur fer de lance, le biomimétisme. Ils observent attentivement la nature pour en tirer ce qu’il y a de meilleur dans une logique de développement durable. L’objectif est de faire de la nature un modèle et un partenaire de projet.
Les chercheurs de Pnat ont mis au point la « barge méduse » , un module flottant de culture biologique et autonome, qui ne repose ni sur une source d’eau potable, ni sur des intrants chimiques, ni sur une source d’énergie externe. Leur serre aquatique est totalement écologique, indépendante et économique.
Écologique de A à Z
La « barge méduse » étudiée dans les moindres détails est capable de purifier l’eau salée, marécageuse ou polluée avec la simple énergie du soleil. Construit à partir d’une technologie low-cost et de matériaux basique, l’engin est étudié pour faciliter son auto-construction. La base de 70m² qui soutient la structure repose sur des flotteurs en plastique recyclé.
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Dans la serre, un système de culture hydroponique à haute-efficience permet de produire avec 70% moins d’eau que les systèmes hydroponiques actuels, si on en croit les concepteurs. Un système domotique automatisé permet de contrôler sur moniteur l’ensemble des données essentielles pour la culture comme la température ou l’hygrométrie. Les 7 systèmes de purification de l’eau par distillation solaire peuvent traiter jusqu’à 150 litres d’eau par jour, de quoi fonctionner en parfaite autonomie.
Pour finir, des capteurs solaires et une turbine produisant de l’électricité avec les vagues fournissent assez d’énergie à l’ensemble de la « barge méduse » pour fonctionner sans apport extérieur. Cette barge de vie est donc taillée pour produire de la nourriture facilement dans les milieux à très faibles ressources naturelles comme c’est justement le cas d’un certain nombre de pays émergents. Elle propose une agriculture locale et à taille humaine sans aucune autre ressource que celles naturellement disponibles. De quoi assurer la sécurité alimentaire des communautés locales.
Un prototype fonctionnel a déjà été testé par l’équipe. Reste à faire place à l’imagination pour développer des modules de tailles et de fonctions différentes.
Source : jetsongreen.com
