Pratiquez le désencombrement
Notre société moderne est basée sur le plaisir de posséder. Cependant il y a parfois une plus grande satisfaction à se libérer de ce qu’on possède (ou qu’on croit posséder) et de ne garder que l’essentiel.
Quand on parle de désencombrement, viennent à l’esprit l’idée de faire de l’espace, et celle de se débarrasser de l’inutile. Il n’est pas nécessaire qu’un objet encombre pour être évacué dans le cadre du désencombrement : les raisons sont souvent plus subtiles, d’ordre psychologique, parfois spirituel.
Boulimie de posséder
La boulimie qui nous pousse à acheter, collectionner, consommer, et que l’on tente parfois de masquer par les “ça peut toujours servir” et “au cas où”, est en fait liée à une recherche de sécurité.
En possédant toujours plus d’objets, il se peut que nous cherchions à avoir plus de pouvoir sur notre vie. Il y a les objets pour le standing (la décoration, les beaux vêtements, les marques, les bijoux), qui nous donnent une impression d’acquérir un statut, et par là, une reconnaissance sociale. Cette reconnaissance peut s’obtenir autrement, en restant simple et authentique.
La publicité n’est pas étrangère à ce phénomène. S’en prémunir c’est se rendre service. La plupart du temps c’est elle qui nous donne les modèles à suivre. Et comme nous ne seront jamais assez ressemblants, il nous faudra toujours acheter plus. Or nous ne sommes pas ce que nous portons, ce que nous avons, mais nous sommes bien autre chose.
Il y a aussi le fait de posséder, d’avoir du pouvoir sur tout ce que l’on détient, qui nous semble nous donner du pouvoir sur notre propre vie, qui sont nos repères, qui comblent aussi nos peurs et nos vides affectifs.
Dans nombres de familles les objets vont remplacer aussi la relation, la communication. Et c’est un cercle vicieux. Nous allons travailler double pour pouvoir nous procurer tout ce que nous jugeons nécessaire. Mais nous jugerons nécessaire d’offrir télé, vidéo, play-station à nos enfants car ce même travail nous enlèvera le temps que nous pouvons leur consacrer. De la même manière que nous tenterons de récupérer du temps avec la voiture, le micro-onde, les plats préparés, les robots, etc.
A un autre niveau encore, engranger des biens et de l’argent sécurise car, pour des raisons de survie, de tous temps, les humains ont dû “mettre de côté” pour s’assurer la survie lors des périodes de disettes, de famines ou de guerres. Il est devenu plus rare de mourir de faim et de malnutrition dans nos contrées (occidentales), ce qui devrait permettre à la plupart d’entre nous d’abandonner ce réflexe de “vouloir garder pour soi”, une fois devenus conscients de ce mécanisme.
Remettre les objets à leur place purement pragmatique devient donc une condition sine qua non pour parvenir à effectuer un désencombrement. Cela peut se faire progressivement, ce qui explique aussi la tendance de vider notre logement par couches concentriques.
Quand on se défait de “nos” objets, cela ne signifie plus tout simplement de s’en débarrasser, mais aussi de mettre en actes cette prise de conscience. L’acte approche dès lors plus la notion de rite, que l’on retrouve d’ailleurs dans plusieurs religions (voeu de pauvreté chez certains catholiques, détachement matériel chez les moines bouddhistes, choix de l’ascétisme chez les grandes figures comme Jésus, Gandhi, Saint François d’Assise).
Il s’agit d’un choix conscient de se détacher du matériel. On change le rapport que nous avons aux objets. On garde de moins en moins, et paradoxalement, moins on a, plus chaque objet que l’on a, reprend toute sa valeur. Non plus une valeur marchande ou de statut, mais une valeur de reconnaissance de son utilité, de sa fonction, de son importance.
Pourquoi se désencombrer ?
Il faut en général faire du chemin dans sa tête pour accepter de se débarrasser de certaines choses.
L’inutile, c’est :
– ce qu’on n’utilise plus;
– ce qui ne nous convient plus (car nous changeons, car notre mode de vie change);
– ce qu’on n’aurait jamais dû acheter ou recevoir (les achats impulsifs ou conditionnés, les cadeaux non désirés).
Il s’agit d’une réelle entreprise, et cela prend du temps. Car le plus souvent, on ne le fait pas en une fois, mais par étapes. Les étapes peuvent représenter les espaces à désencombrer, ou un désencombrement par couches successives.
La limite du désencombrement n’est pas seulement l’espace disponible ou l’utilité des objets. Chacun, selon son niveau de conscience, et son mode de vie, jugera pour lui-même ce dont il estime avoir besoin. La nécessité du stockage de produits recyclables et l’archivage de documents pour “au cas où”, sont à évaluer par celui qui les possède. Il n’y a pas de règle définie, mais bien une direction.
Il vous faut ranger, mais pas ranger en enlevant juste la poussière.
Votre objectif est de vous débarrasser des objets qui encombrent votre intérieur (dans 2 sens du terme : l’intérieur de la maison, mais aussi l’intérieur de votre esprit).
Vous devez voir les objets qui vous entourent, qui vous suivent depuis des années comme pouvant potentiellement s’éloigner de vous.
En faisant le tri entre ce que vous pouvez évacuer et ce que vous ne pouvez pas, vous allez vous rendre compte qu’il y a des objets qui ne poseront aucun problème. Toutefois, certains ont une forte valeur émotive : impossible de s’alléger de cet affreux tableau donné par un ami disparu !
Notez-le
En voyant ces objets certains souvenirs remontent… Vous vous sentez mélancolique, un peu triste… Cela signifie que ce passé est encore présent dans votre esprit et qu’il prend de votre énergie créatrice.
Si vous êtes courageux, peut-être pourriez-vous en décharger. Vous aurez dans ce cas, un sentiment de liberté, signe que vous vous êtes libéré d’un poids du passé.
Sinon, ce n’est pas grave. Ce n’est tout simplement pas le moment pour vous libérer de cet objet et de ce souvenir. Peut-être que la prochaine fois vous pourrez vous en délester.
Quelquefois, certains objets sont mis du coté à se débarrasser ,mais vous faites un geste pour le reprendre. Surtout pas ! Une partie de vous est prête à lâcher prise ! Suivez-là au lieu de retenir encore et encore.
Les objets dont vous pouvez vous libérer avaient une valeur pour vous.Ils doivent pouvoir en avoir pour d’autres personnes…
Pour créer l’abondance , jetez
Certaines choses ne peuvent pas être vendues ni données : vieux papiers, objets cassés ou en mauvais état…
Mieux, pour les vieux papiers, brûlez-les ! Car le feu est purificateur. Le geste symbolique de brûler des vieux papiers (par exemple les papiers du divorce ou de contentieux) vous aidera à vous libérer.
Donnez
C’est bien connu, le don est important pour qui veut devenir riche à tout point de vue. C’est vraiment un geste à apprendre pour donner tous les jours.
Alors, si vous n’avez pas envie de vous embêter à vendre ce dont vous ne vous servez plus, donnez !
Non seulement vous vous libérerez, mais vous faites une bonne action. Double effet !
Effet psychologique
L’ordre que l’on remet dans son espace, on le met dans sa tête; la séparation d’objets anciens liés à des souvenirs douloureux peut être difficile, mais nous libère l’esprit du poids émotionnel qu’ils représentent; la diminution du nombre d’objets collectionnés libère notre mémoire quant à la rétention de leur mode de fonctionnement, du lieu de rangement, et du simple fait qu’on les possède.
Tout cela va nous donner un regain d’énergie (physique et moral) qui va être stimulé également par une nécessité moins grande, et pourtant une envie plus grande, de ranger et nettoyer, et par la disponibilité en temps que cela crée.
Le désencombrement va également favoriser plus de cohérence entre nos pensées et nos actes. Il provoque la plupart du temps des questionnements, qui vont nous pousser à évoluer dans nos modes de fonctionnement. Entre autres, certains vont observer un changement dans les comportements d’achats: disparition ou diminution des achats impulsifs. On apprend à mieux cerner nos besoins, et à ne se procurer que le nécessaire.
Il a été mentionné également l’importance d’initier le désencombrement à partir de soi, d’un besoin personnel et non sous l’influence d’autres personnes ou d’une lecture.
Il est important de connaître ses limites, de savoir ce qui est important pour notre équilibre, et de le respecter. Dans ce cadre, chacun adaptera son rythme, la manière d’effectuer le travail, ainsi que le niveau de désencombrement effectué. C’est la conscience qui mène à l’acte. Et la conscience part de notre propre expérience, au-delà d’une compréhension intellectuelle.
A été évoqué également le processus par couches concentriques. Ce qui aura fait l’objet d’hésitations lors d’une première évacuation, pourra être évacué sans souci au second round. Un travail souterrain et pas forcément conscient se fera entre les deux.
Un autre aspect qui a été abordé est la peur de se séparer de certains objets, surtout ceux à charge émotionnelle forte (par exemple, un cadeau reçu d’une personne chère et décédée). Mieux vaut ne pas s’y forcer. Les regrets ne sont jamais bénéfiques. D’un autre côté, l’expérience des premiers objets évacués, dont nous avions peur de regretter l’absence, va nous aider, nous motiver à dépasser cette peur pour les objets suivants. C’est une manière aussi d’apprendre à gérer certaines peurs.
Voici brièvement d’autres aspects non encore mentionnés :
En effectuant la démarche du désencombrement, si on voit les avantages des premiers petits changements qu’on a commencé à faire : on continue à en faire. Et plus ça va, plus ça mène loin. C’est une sorte de spirale positive pour créer l’abondance.
Si l’initiative doit partir de soi, les témoignages de gens qui sont plus loin sur ce chemin, et les lectures diverses sur le sujet, peuvent faire écho et nous motiver;
La nécessité de désencombrer peut apparaître brutalement. Elle pouvait nous paraître comme complètement absurde quelques mois ou quelques semaines auparavant, et s’imposer soudain comme une évidence quasi inéluctable : aboutissement d’un cheminement effectué semi consciemment. La lecture à ce sujet par des personnes encore assez rétives à cette démarche pourrait donc ne pas être vaine et porter ses fruits dans quelques mois ou quelques années.
Cet exercice est à faire tous les 6 mois. Vous verrez qu’au fur et à mesure ce sera plus facile. Vous remarquerez que certains objets dont on ne pouvait se séparer 6 mois plus tôt sont maintenant moins chargés émotionnellement.
Bravo ! Vous vous libérez et êtes prêt à mettre cette énergie à la création d’un futur radieux.
Credit image: bowie15