- Comment améliorer la qualité de nos relations grâce à l’empathie ?
- Quels sont les obstacles qui parfois nous empêchent d’y arriver ?
- Quelles conditions réunir afin de mieux y parvenir ?
Au fond de chaque humain se trouve un être bienveillant et capable d’empathie.
- Mais de quoi s’agit-il exactement ?
- S’il s’agit d’une capacité innée, comment se fait-il que parfois cela nous est difficile d’être en empathie ?
- Quelles conditions réunir afin de mieux y parvenir ?
Empathie, mode d’emploi :
L’empathie… qu’est-ce que c’est ?
L’empathie, c’est mesurer ce que ressent l’autre, en voyant les choses de son point de vue[1]. Autrement dit, il s’agit une qualité d’accueil de l’autre. Selon cette définition, être en empathie avec quelqu’un c’est donc offrir à l’autre notre écoute et notre attention. La qualité de l’empathie peut se mesurer à l’aide de plusieurs critères :
L’intensité de l’attention qui est dirigée sur l’autre. Il s’agit d’être attentif à toutes les dimensions de l’expression : ce que l’autre dit, ce qu’il exprime avec son corps, avec le ton de sa voix, etc. Cela implique d’être complètement tourné vers l’autre, et pas uniquement physiquement !
La disponibilité de la personne qui offre son empathie. En effet, être empathique demande de créer un espace en soi pour accueillir l’autre. Cela nécessite donc d’être en possession de ses moyens, et en particulier sur le plan émotionnel.
L’attitude face à ce qui est exprimé.
L’empathie est une simple et précieuse présence. Il s’agit d’écouter avec bienveillance, et éventuellement de reformuler. En aucun cas, de porter des jugements ou un regard critique sur ce que l’autre personne exprime.
D’autre part, il ne faut pas confondre « compassion » et « empathie ». La compassion est dérivée du latin « compassio » qui signifie : souffrir ensemble. Cela n’a donc rien à voir avec l’empathie, qui suppose d’être présent et témoin, mais pas de partager les émotions de l’autre personne.
L’intention de départ influencera ainsi directement comment nous allons réagir à ce qui est exprimé. Prenons pour exemple un ami qui vit un chagrin amoureux. Si notre intention est de lui faire comprendre ses erreurs (telles que nous le percevons), alors nous serons tentés de l’assaillir de jugements et de conseils. Il ne s’agit pas d’une posture d’empathie. En effet, notre intention n’est alors pas de le rejoindre dans ce qu’il vit mais au contraire de lui parler de notre point de vue ! Il serait bien plus aidant pour notre ami de mettre de côté un instant notre ressenti et notre vision des choses. Une fois que notre ami sera moins en demande d’empathie, rien ne nous empêche cependant de lui proposer un conseil s’il souhaite l’écouter. Soyons toutefois prêts à ce qu’il refuse notre proposition de conseil, ce qui est son droit !
L’empathie permet de vivre des relations humaines de grande qualité. Recevoir de l’empathie, c’est vivre un instant profond et très apaisant. Comment peut-on faire pour vivre et faire vivre ces expériences plus souvent ?
Créer les conditions qui favorisent l’accueil
Puisqu’il faut être pleinement disponible, l’empathie ne serait-elle pas une question de timing ? Oui, en partie car ce serait se compliquer la tâche que de tenter une écoute empathique après une journée épuisante au boulot par exemple ! Il est ainsi aidant de s’accorder quelques moments de calme avant d’offrir son empathie. La véritable connexion avec l’autre ne sera possible que si vous êtes pleinement disponible.
Etre connecté à soi-même pour offrir de l’empathie ? Comment faire, par exemple, si des soucis nous trottent dans la tête ? N’oubliez jamais qu’il est également possible de se faire soi-même le cadeau de l’empathie. L’auto-empathie consiste à prendre une posture en retrait des émotions qui nous traversent afin de pouvoir les observer et les accueillir. Ce n’est pas toujours facile, mais la pratique vous permettra de progresser petit à petit.
Il existe aussi la Communication Non-Violente (CNV), qui propose une méthode permettant de favoriser l’empathie.
Une autre piste pour être augmenter notre empathie est de bien dormir. En effet, dans une étude récente[2], la psychologue Amie Gordon met en évidence les ravages d’un sommeil de mauvaise qualité sur nos capacités relationnelles.
Pour augmenter la qualité de votre sommeil, essayez les astuces suivantes[3] :
- Sortir en plein air le matin afin de profiter du soleil. Cela permet d’élever la production de sérotonine, une hormone qui participe au bonheur. De plus, une haute production de sérotonine la journée vous fera bénéficier d’une abondante production de mélatonine le soir : l’hormone qui favorise un sommeil de qualité.
- Eviter la caféine après 14h et les écrans 1h avant de dormir.
- Aérer la chambre et investir dans un matelas de qualité.
Enfin, un autre moyen pour favoriser notre bien être émotionnel, et donc nos capacités d’empathie, est de faire du sport[4] ! A noter que sport améliore également la qualité de notre sommeil…
Est-ce de l’empathie ?
A l’aide des différents critères listés dans cet article, saurez-vous distinguer les véritables marques d’empathie ?
Je vois que tu vis un grand découragement, et que c’est très dur pour toi en ce moment.
Il s’agit d’une marque d’empathie.
Je pense que c’est une magnifique nouvelle qui doit vraiment te combler de joie !
Ce n’est pas tout à fait de l’empathie, car la personne qui parle a ramené la conversation sur son propre point de vue : « Je pense que… ». Pour s’exprimer avec empathie, on aurait pu dire par exemple : « Tu sembles très heureuse de cette magnifique nouvelle ! »
Tu sembles extrêmement déçue de sa réaction, ne te serait-il pas utile d’aller simplement lui dire ce que tu as vécu ?
La première partie de la phrase « tu sembles extrêmement déçue de sa réaction » est bien de l’empathie. En revanche la suite est un conseil. Si la personne semble véritablement être extrêmement déçue, alors elle souhaitera probablement être rejointe dans ce sentiment avant toute chose. Dans un second temps, quand elle sera moins en demande d’empathie, il sera éventuellement possible de lui proposer un conseil : « Est-ce que tu souhaites un conseil par rapport à ce que tu m’as partagé tout à l’heure ? ».
Anne : Je me sens totalement effondrée, c’est terrible ce qui vient d’arriver !!
Paul : Ne t’inquiète pas, on trouvera d’autres solutions.
Un bon exemple de ce qu’il ne faut pas faire ! Une personne effondrée n’a pas du tout envie d’entendre de « ne pas s’inquiéter ». Elle se sentira incomprise, alors qu’il serait tellement aidant pour elle de se sentir rejointe dans ce moment difficile. Rassurer, consoler, ce n’est pas de l’empathie.
Jean : Je suis totalement terrifié de faire ce discours. Tu te rends compte des enjeux ?
Marc : J’entends que les enjeux de ce discours sont assez importants et que tu as un peu peur d’y aller.
Il manque quelque chose d’essentiel dans la réponse de Marc : le niveau d’intensité qui est exprimé par Jean. Non il n’a pas « un peu peur », il est « totalement terrifié » ! Jean risque alors de ne pas se sentir véritablement entendu.
Paul : Je suis tellement triste de ce qui lui est arrivé.
Jean : C’est clair… C’est vraiment dommage il méritait tellement mieux.
Jean vire dans la compassion sur cet exemple ! L’empathie ce n’est pas partager les sentiments qui sont exprimés mais plutôt les refléter.
Anne : C’était dingue, j’étais tellement surprise par ce qu’il a fait !
Paul : Dis-toi, l’autre fois il m’est arrivé exactement la même chose !!
Ce n’est pas de l’empathie, Paul ramène le sujet à sa propre expérience.
Source :
Bonsoir,
J’ai 17 ans et je m’adresse à vous ce soir car cela fait quelques années que j’ai un problème en rapport avec l’empathie et la compassion. J’ai parfois l’impression d’avoir un cœur de pierre (d’ailleurs on me le reproche souvent) pourtant ce n’est pas si simple. En fait je me suis rendu compte que je peux avoir de l’empathie et même de la compassion mais il y a des « phases » où je suis complètement apathique, malgré moi. Durant ces « phases » je ne ressens tout simplement rien. Néant total. C’est terrible à dire mais on pourrait faire du mal à quelqu’un devant moi que ça ne me ferait même pas bouger le petit doigt. Du coup je culpabilise beaucoup parce que j’aimerai réussir à sortir de cette bulle du néant et ressentir les choses, comme tout le monde. J’en ai parlé avec ma famille et la plupart m’on dit que c’était une sorte de barrière pour ne pas souffrir (étant hypersensible et timide je ne sais pas trop quoi en penser, pensez-vous qu’il y ait un lien ?). Néanmoins je veux vraiment me débarrasser de cette carapace, je préfère éprouver des émotions intensément plutôt que de ne rien ressentir ! Et surtout parce que je veux aider les gens, et les comprendre également.
Si vous avez un peu de temps, ce serait vraiment sympathique de me répondre.
Merci beaucoup