Que ferais-tu s’il s’avérait que ton développement personnel était comme conduire une voiture avec le frein à main tiré ? En commettant au moins une des principales erreurs de la réalisation personnelle, tu ne récoltes probablement pas tous les fruits du travail que tu as à portée de main. Je t’invite à les découvrir et apprendre à les éviter.
Ces derniers mois, j’ai écrit quelques articles au sujet du développement des compétences qui sont la base d’une vie épanouie. Dans cet article je décris les 4 erreurs les plus courantes dans le domaine de développement personnel et de la réalisation de soi. J’y relate aussi les pistes nous permettant de nous en libérer.
Où ont disparus les fruits de ton travail sur toi?
J’observe les gens qui mettent beaucoup d’intérêt au développement personnel, y voient un grand potentiel et espèrent profiter des résultats. Ils veulent changer tant de choses ! Leurs espoirs et attentes sont énormes – finalement, des livres et coachs/formateurs en développement personnel nous promettent de résoudre tout problème à l’aide d’une baguette magique !
Malheureusement, la plupart de ces personnes n’ont pas obtenu de résultats ‘palpables’, durables, ni même satisfaisants. Il y a certainement des effets du travail (dans le cas contraire ils ne perdraient pas leur temps), mais le plus souvent :
- ils ne sont pas durables,
- ils sont à peine visibles,
- ils ne sont pas adéquats par rapport au temps et au travail investis.
Pourquoi le développement personnel ne fonctionne pas sur tant de personnes?
Parce qu’on ne leur a que trop peu dit comment s’entrainer eux-mêmes, et à quoi devrait ressembler la pratique efficace- comment réaliser les exercices, à quoi penser, à quoi faire attention. Personne ne te dit comment travailler – une foi chez toi – sur la réalisation de soi. Je t’invite à réfléchir et répondre par toi-même : pourquoi la plupart des firmes (qui donnent des formations en développement personnel) et des cabinets de coaching ne veulent pas que tu sois autodidacte, indépendant et autonome ?
Le résultat de cette ignorance, ce sont les nombreuses erreurs qui d’emblée suppriment l’efficacité du développement personnel. Je vais donc explorer ici les 4 plus importantes erreurs qui t’empêchent de recueillir le fruit de tes activités en réalisation de soi.
Je suis convaincue que le premier pas – juste après avoir goûté au monde du développement personnel – devrait être l’apprentissage des bonnes habitudes de travail sur soi. Sans cela le développement personnel devient occasionnel, chaotique, simulé. Il donne beaucoup d’espoir, contribue au changement de la pensée, mais n’offre pas un changement réel et permanent.
Pour sortir de l’illusion de l’évolution intérieure et entrer sur le chemin de l’éveil, du réel travail, efficace et durable sur soi-même, nous devons prendre conscience des erreurs que nous commettons afin de trouver de bonnes solutions. Prêts ?
Voici les 4 erreurs de développement personnel :
1. L’absence de régularité
La plupart des gens se mettent à travailler sur eux quand ils ressentent une envie. De temps en temps. Une fois par semaine, une fois toutes les deux semaines, parfois plus, parfois moins.
Lorsqu’apparait une vague de motivation, tout à coup, ils veulent déplacer des montagnes. Cependant, s’entraîner dans la réalisation de soi ne doit pas se faire en fonction d’une envie ou de son absence, mais sur une habitude et une régularité. Ça doit être systématique.
En « session » unique, qui est séparée des autres tentatives par des longues périodes, nous ne sommes pas en mesure de faire beaucoup. Il manque des continuités, prises de conscience, engagement constant dans le processus de révision et de progrès du changement. Même si un jour tu t’assois et donnes tout de toi pendant deux ou trois heures, et si au cours des deux prochaines semaines tu ne fais rien de plus, ton mental reviendra rapidement aux vieilles habitudes et schémas de pensée. Il ne restera même pas une trace des effets d’actions ou ressentis.
Quand tu apprends une nouvelle compétence, lire un article ou consulter un livre ne suffit pas. Lorsque tu décides de devenir plus assertif, participer à la formation d’un jour sur la confiance en soi et puis le lendemain oublier tout le contenu, ne t’apportera pas beaucoup d’effets. En fin de compte, quand tu apprends à conduire, tu as besoin t’assoir au volant plusieurs fois. Apprendre une technique nécessite un travail régulier et systématique.
La force de l’auto-coaching consiste à un travail régulier. Tu n’as pas à le faire chaque jour en y investissant énormément de temps. Il te suffira même 15 minutes tous les deux ou trois jours. Tu le fais à ton rythme, dans le calme et sérénité.
Le développement personnel devient alors une partie intégrante de ta vie. Ton mental est constamment stimulé à sortir de sa zone de confort, et à défier ses croyances limitantes et pensées routinières. Tu fais de petits pas, étape par étape, tu apprends à choisir en traçant ton propre sentier.
Après plusieurs mois de travail régulier, tu obtiens des résultats étonnamment visibles.
Je t’invite à considérer « l’hygiène mentale » et le développement personnel comme une part indissociable de tes gestes quotidiens, exactement comme pour se brosser les dents. Quand tu t’entraînes régulièrement, le changement se manifeste tout le temps, également entre tes « auto-sessions ». Le changement durable se compose des petites briques collées les unes aux autres, systématiquement, plutôt que des tours ponctuelles et irrégulières.
2. Manque d’entraînement
Il y a quelque temps j’ai fait un sondage, dont le but était de connaître les habitudes des gens liées au travail sur soi. A la question « Quelle est la fréquence de ta pratique des exercices que tu découvres dans les livres de développement personnel ? », sur une échelle de 0 (je ne fais aucun exercice) à 10 (je fais tous les exercices), beaucoup de gens répondaient ‘2’ ou ‘3’. Intéressant.
Le fait que seule la connaissance du domaine de développement personnel ne nous apporte aucun résultat concret est clairement démontré et devient une évidence. Nous le savons tous, et pourtant, très peu d’entre nous mettent en pratique leur apprentissage.
Il ne s’agit pas ici du fait « je n’ai pas envie ». « Je n’ai pas envie » n’est qu’une excuse.
En fin de compte, lire c’est facile. Inculquer un contenu d’une lecture dans la tête peut devenir même agréable, car il nous donne l’illusion de travailler sur soi. Nous satisfaisons par ce fait deux parties opposées de notre personnalité :
1. Celle qui veut changer quelque chose. La lecture des livres lui donne le sentiment que quelque chose se passe, que nous faisons un pas vers le changement. Nous n’avons donc aucun remord ni culpabilité envers nous-mêmes.
2. Celle qui ne veut rien changer. Avec la lecture des livres rien ne change et donc pourquoi ne pas en lire d’autres. Sans faire les exercices et sans mise en pratique il n’y a aucune chance desortir de la zone de confort. C’est cette partie de nous qui tient à notre sentiment de sécurité.
Le risque de changement s’élève avec de l’entraînement et la pratique – ce que la 2ème partie de notre personnalité n’aime pas. C’est pour cela que le fait de faire des exercices est inconfortable. Difficile même. Quelque part dans les profondeurs de notre cœur nous avons peur de le faire. Peur de l’inconnu.
Nous pouvons en tirer une importante conclusion : la peur du changement (de l’inconnu) devrait être la première chose à travailler en réalisation personnelle. Si nous ne le faisons pas, nous travaillerons sur nous durant des années, juste pour « faire le développement personnel », sans aucun effet réel.
Si c’est ton cas, je t’invite à ouvrir tous les livres que tu as lu, les parcourir et t’arrêter uniquement sur les exercices. Fais un mois d’exercices, sans lecture. Et si tu trouves que c’est une perte de temps– arrête alors de te mentir et de te dire que tu veux changer quelque chose dans ta vie.
Dans mon travail de thérapeute et de coach, je conçois des outils qui exigent de la pratique particulièrement active et l’engagement mental de la part de la personne en face. J’ai décidé d’offrir l’essence du savoir, le 20 % qui fait la différence. Tout le reste, soit 80 %, ce sont les exercices pratiques. Les effets sont étonnants.
3. Le manque d’un processus harmonieux
Le travail sur soi de la plupart des gens est chaotique et désordonné – changer constamment de sujet, exécuter un exercice par ci, par là et oublier l’essentiel du changement efficace.
Quand nous apprenons une langue étrangère, nous partons du vocabulaire de base et des règles de grammaire simples. Ce n’est que plus tard que nous apprenons des mots plus avancés et les structures complexes de la langue.
Quand nous apprenons l’intelligence émotionnelle, au début nous apprenons à reconnaître et à nommer les émotions qui sont dominantes dans notre vie, puis à les ressentir davantage en conscience, et seulement après à les comprendre ou à les libérer.
Quand nous voulons planifier notre avenir, nous démarrons à partir de la compréhension de ce qui est important pour nous, ensuite nous apprenons à connaître notre personnalité afin de découvrir quelles caractéristiques du travail professionnel nous convient, et ce n’est qu’après que nous faisons nos choix, nous créons une vision, nous fixons des objectifs et établissons un plan d’action.
L’organisation adéquate des étapes du travail sur soi est très importante, ce que la plupart des gens n’ont pas conscience.
Sans un coach personnel, un livre ou une formation dans un domaine particulier, il n’est pas facile de spécifier comment nous devons procéder afin de changer nos habitudes ou enrichir nos compétences. L’Internet ne nous fournit pas de contenu sur comment s’y prendre.
Toutefois, je vais décrire quelques pistes qui sont assez générales et peuvent nous aider à aborder la réalisation personnelle de façon plus réfléchie :
1. Commencer par s’observer. Si nous travaillons sur l’assertivité (l’affirmation), observons nos comportements dans lesquels nous n’arrivons pas nous affirmer, prenons des notes. Prenons conscience du moment dans lequel le problème se manifeste, ce qui le stimule, quelles sont les pensées, les émotions qui l’accompagnent, etc. Par ce fait, nous recueillons les informations les plus importantes pour la suite.
2. Lire des livres ou des articles sur le sujet qui nous intéresse pour recueillir des moyens, conseils, des exercices à pratiquer. Par la suite, nous allons résumer dans un seul endroit (un cahier, par exemple), les réflexions que nous voulons retenir.
3. Après quelques jours, ou semaines, de cette observation et de collecte de matériel sur soi, nous allons faire un tri et placer les sujets par thème – s’il y en a plusieurs. Nous allons sélectionner les exercices ou textes qui semblent être les mieux adaptés suite aux observations sur nos pensées, comportements et émotions. Selon notre propre appréciation, nous allons séparer le travail sur le sujet en plusieurs étapes. Chaque étape doit être planifiée de sorte à ne pas être espacée de plus de 2-3 jours de la suivante.
Souviens-toi que le processus de changement est un processus qui prend du temps. Chaque étape est importante, et vouloir accélérer ce processus ne peut que réduire tes chances de résultat permanent. Prends ton temps. Mise plutôt sur la qualité du travail et tu commenceras réellement évoluer et grandir intérieurement.
4. La pression et le manque de patience
En étudiant le monde du développement personnel nous nous réjouissons de la multitude de choses que nous pouvons changer dans notre vie. Les livres nous promettent un changement rapide et facile, les formations nous promettent des effets merveilleux. Toutes ces choses font que dans notre tête est née image extrêmement séduisante de ce à quoi peut ressembler notre vie. La vie qui se trouve juste …. derrière le coin.
Cependant, la vérité est qu’il n’y a pas de solution immédiate. Il n’y a pas de raccourcis. Toutes ces promesses nous font plus de mal que de bien. Quand nous maintenons dans la tête des attentes trop élevées, nous exerçons sur nous une pression qui nous paralyse.
Cette partie ambitieuse de nous, nous murmure qu’il y a tellement à faire, et si peu de temps. Elle veut nous obliger à travailler plus intensément.
Elle nous ordonne à lire de nouveaux livres, à participer à d’autres ateliers, évoluer, évoluer, évoluer… Plus rapidement, encore et encore. Et quand nous observons consciemment le rythme réel de notre avancement, nous nous effondrons, parce qu’après tout, notre vie aurait dû être tellement merveilleuse.
Quand nous travaillons sur des sujets importants à notre rythme, nous nous donnons tout le temps dont nous avons besoin pour chaque étape de l’évolution. Nous nous engageons dans toutes les phases à 100 % sans être détourné par la pensée « cela aurait dû déjà être derrière moi », « je veux encore changer tant de choses ».
L’absence de pression est la liberté de notre mental créatif. Le mental créatif est l’outil le plus important dans la recherche de solutions constructives pour nos problèmes, les obstacles mentaux et les objectifs.
Dans l’évolution personnelle, l’humilité et la patience sont primordiaux. Ce n’est qu’à cette condition que nous pouvons être prêts à faire un travail profond sur soi. C’est ce genre de travail qui nous donnera des résultats réels et pérennes. Lorsque nous recherchons les chemins par les raccourcis, nous demeurons piégés dans l’illusion en essayant de nous convaincre que le prochain livre va changer quelque chose à coup sûr.
Quand nous ajustons dans la tête cet horizon de temps associé aux objectifs des deux ou trois mois aux deux ou trois ans, nous ressentons un grand soulagement. Et en fin de compte, nous serons prêts à nous concentrer sur une chose à la fois. Lentement, dans le calme, à notre rythme – travailler sur chaque élément et sujet important pour nous. Sans pression, nous nous donnons le temps dont nous avons besoin, pour construire la bâtisse brique par brique.
C’est seulement en suivant ce schéma que de nouvelles habitudes et compétences peuvent prendre racine dans notre système nerveux. Et c’est parce que nous prenons le temps de « digérer » toutes les éléments de ce que nous apprenons.
Imaginons ce qui changerait si tu pouvais éviter chacune des erreurs citée plus haut. Cela te permettrait de rendre le travail sur soi suffisamment réussi et durable. Prends soin d’évoluer avec sagesse, car il serait dommage de passer ta vie à te frustrer en faisant des tests inefficaces.
Je sais que le fait d’être conscient de ce genre d’erreurs ne résout pas tout. Tout un chacun ne saura pas comment ancrer l’habitude d’un travail régulier sur soi, comment trouver les techniques et les exercices adéquats, comment harmoniser le tout et rendre le processus de changement cohérent et raisonnable.
Agnieszka Rouyer
Et si la principale erreur était de croire qu’il y a des erreurs?
Merci pour ce texte intéressant !