Pendant 2 siècles on a brûlé 9 millions de sorcières en Europe, parce que c’était un pouvoir féminin qui commençait à inquiéter la société. Chaque fois que les femmes ont essayé de sortir, de réagir, que ce soit les féministes aujourd’hui ou les sorcières hier, ç’a été une réaction frénétique pour les ramener à leur place.
1976, sur France Culture, au micro de Jacques Paugam – Benoîte Groult
Je suis de la lignée des sorcières, de ces femmes condamnées, mises au bûcher pour une connaissance qui les menaçait.
Je suis de celles qui ont été mises à mal par un désir de contrôle sur le corps des femmes et celui de la terre.
Je suis de la lignée des guérisseuses celles pour qui chaque plante révélait sa magie, elles connaissaient les secrets révélés de la terre qu’elles respectaient comme une mère.
Je suis de la lignée des sorcières, de celles qui voient l’hommes comme un alter égo, celles qui enfantés par choix, celles qui assumaient leurs cheveux blancs car leur liberté était vibrante et plus forte que la méchanceté.
Je suis de la lignée de ces femmes fortes, ancrées dans la terre est relié à la lune, de celles qui célébraient les éléments, les équinoxes et les solstices, pour s’incarner dans l’ici-et-maintenant. Je suis de la lignée des sorcières, de celles qui refusent les conventions et l’ordre établi.
Je suis de la lignée des magiciennes, dont le sang menstruel est porteur de puissance.
Je suis de la lignée des sorcières, celles qu’on représente moche, le nez crochu, la verrue au nez, pour nous laisser imaginer tout le mal qu’elles incarnaient.
En réalité je suis de celles qui par les hommes et leur ignorance ont été blessées, violées, pillées, brûlées, bannies, meurtries pour la puissance qu’elles portaient. Des onguents, des potions, des élixirs, je suis des celles qui soignent le monde.
Je suis de la lignée des guérisseuses, et aujourd’hui ce sont ces maux que je guéris comme autant de blessures: colère, amertume, injustice, déception, abandon.
Je suis de ces femmes fortes et à mon tour, j’ai appliqué une crème, faite de pardon et de compassion sur toute cette ignorance, cette violence.
Je reconnais cette colère je la porte aussi en moi mais aujourd’hui je suis de celles qui accueillent cette lignée comme autant de force pour la guérir et lui permettre de s’incarner, en sécurité, en intégrité et en paix.
Je suis de la lignée des sorcières divines, la lumière sur elles enfin révélées, je suis de la lignée des sorcières blanches, indépendantes, fières, et aujourd’hui libérées.
J’ai gardé de mon enfance les cruautés simples et les imaginations désordonnées. J’ai erré à la recherche de sorcières, de déesses, de Christ buvant des demis pression aux comptoirs des gares terminales, et je n’ai trouvé que moi, avec cette cicatrice étrange dans le regard et ces mains qui tremblent quand il faut se quitter.
Jours ordinaires – Yves Simon
Texte @greensoulmelissandre
L Appel De La Femme Sauvage