À fleur de peau, fragile. Forte. Il m’arrive de varier, d’être changeante, secrète parfois ou souvent abondante lorsque je vibre et lorsque je frissonne et me passionne d’aimer.
Lorsque je chante, je rie. Lorsque je parle trop. Que je romps de ma présence le silence. Que je t’écrase sous mes mots. Sous mes braises. Sous mes danses. Sous mes vœux. Mes baisers. L’immaturité de mes folies.
Lorsque je crie mon amour de la vie en pleurant mes rêves blessés.
T’imposant ma tendresse. En hurlant mes désirs de justice, de beauté.
Je suis toujours émerveillée par le splendide, l’originalité, le rare c’est mon doux pêcher.
Je suis moi, la douce Lune brillante subtile qui reflète le solaire et le renvoi aux étoiles polaires. Me voilà faite femme. L’amour inonde ma chair et je le pleure pour mes enfants. Je berce le monde. J’emballe tout dans ma tendresse. De ma compréhension. Dans mon sacrifice. Ma miséricorde.
Parfois je suis le paradoxe, l’harmonieux, le profond. Parfois j’ai l’air légère mais je suis solide air. Je suis de celles qui fondent sous la douceur du lien. Vata je souffle et je suis lasse. Que l’on me casse. J’aime le miel mais pas celui qui colle.
Celui des abeilles qui rendent les fleurs plus belles et les herbes folles. Des fois je suis sombre et je coule puis parfois j’éclaire l’éther, je suis debout, droite dans mon brasier amoureux. Je regarde le ciel. Je te couve des yeux. Et des fois j’explose comme le diamant soleil qui métamorphose le néant en Dieu.
Certaines heures je suis l’eau rageuse.
Puis la caresse. L’eau de rose. Solitaire.
Un espoir puis tempête encore qui se fracasse sur les roches de l’être. J’ai cent ans. Je suis l’Or âge qui dore puis fait couler ses eaux et ruisseler son sang humide sur la terre. Je fais pousser les arbres, les ruisseaux. Je parle aux oiseaux. Je connais bien l’hiver. Je vis en été. Je suis née en automne. Je suis l’éternel printemps. Je suis l’arc en ciel, la danse des pôles contraires. Parfois je fais la mou. Des fois torride et surtout brulante, fiévreuse. Je suis la pomme. La tentation. Puis l’enfant. J’ai dix ans, je joue. Je suis une poupée. Non pas vraiment. Ne me touche pas. J’ai bientôt 3 ans.
Je suis à genoux devant l’amour et fière. Je suis une râleuse, connais des colères enflammées. Je prends à bras le corps la rudesse de la cause juste, je la serre. Quand elle mérite mon ressort, ma rescousse. Je la sens. Quand il faut tout casser pour être entendue. Mais se taire et se faire alouette menue. Ajouter puis soustraire.
Je n’aime jamais les abus de pouvoir, les abus de faiblesse. Je déchiquette les laisses. Les colliers trop serrés et je n’aime pas les montres. Ni le vide des émotions et du sentiment qui me donne le tournis. Et me fait monter la nausée. Et m’ennuie.
Mon armure. Je la porte. C’est mon sourire qui transporte. Qui désarme. Il me réchauffe. Il fait du bien. Il sauve ma peau. Il répare les os. J’ai mal. Je suis en vie. C’est bon. J’aime. Je t’aime. Je vous aime. Vous faire rire, ça me fracasse d’amour. Parfois je n’ai plus d’énergie. Aucune. Nul. Non je ne veux pas. Mais je le fais. Je veux votre paix. C’est important pour moi. Émotion. Ma vie. Mes larmes de joie. Je suis touchée. Je compatis. Pour toi.
Je ne peux pas supporter la violence, le gout des conflits.
Moi je me révolte contre la peine donnée, J’envoie valser.
Je me dresse contre l’innocence abimée. Précieuse et intouchable. Que l’on doit préserver et protéger. Je vous tue moi si vous leur faite du mal. Je vous préviens je blesse avec mon Amour. Je vous le donne, je vous change et je vous console.
Moi je m’en fout. Je saute dans les flaques. J’ai pas honte de rêver et je mange salement, je rie trop fort et mon bonheur je m’en mets partout, c’est écœurant. Et quand de mon art je colorie la vie, je dépasse des cases, je ne tiens pas dedans. Je tisse l’émotion. J’aime les mots, jouer avec eux, les faire danser. Comme j’aime faire danser mon corps et mon âme. J’aime tout décorer de mon sens du beau. Améliorer « rendre mieux » et le renouveau.
J’ai peu d’attrait pour les choses faciles, pour l’argent et pour les savoirs mathématiques. Moi je respire les livres. Je m’enivre de poésie. La beauté je la vois partout. Je suis libre.
Et le mal porté me met hors de moi. Ce n’est pas une parure, c’est une malédiction. Faire pleurer un enfant. Ah ça je ne supporte pas. Pas plus que blesser les renards ou les roses, les oublier. Ne rien faire. Faire tomber une dame. Briser le cœur d’une femme. Abandonner. Non. Je ne peux pas voir ça.
Je ne supporte aucun abus.
Je m’insurge souvent, je me soulève puis je tolère, je pardonne et j’accepte. Je suis là. Investie. Imprégnée. Auréolée. Encensée. Je suis l’âme passionnée. Vénus. Isis la créatrice ou celle qui tire la flèche. Artémis qui court avec ses biches dans la forêt. Et la voute céleste c’est ma voie lactée. La nourricière, celle qui donne son saint. Son meilleur, son précieux, tout son être. Je suis la mère, le sang de tes règles. Tes sœurs, la courbe du rein de ta maitresse et ta fille adorée. Je rassemble et relie ceux qui ne peuvent plus se voir. Ceux qui se tournent le dos et sont fâchés. Les amours deux. Je mélange l’eau et la terre. Du chaos je crée l’argile. Relie les opposés. Je protège le passage avec sagesse. Entre les deux eaux. La vie et la mort. Le sacré.
Et j’entends les petites voix des cœurs étouffés derrière les placards, les sanglots. Je sens leurs maux. Parfois j’ai peur du noir. Je te défie soleil. Je t’appelle. Viens. Rejoins moi. J’ai froid.
Je donne et colmate avec des briques que je n’ai pas. Pour tous ceux qui saignent et avec eux je prie mais ne suis pas assez présente pour moi. Je suis peu confiante en moi même au point parfois de me couper l’élan. Je suis hypersensible au bruit et à la lumière. Mon oreille, mon œil, ma langue, mon doigt, mon nez, mes sens, je vous aime, vous êtes fusionnels avec moi. Toxiques, vous me presser l’essence. Que ferai-je sans vous comment sentirai-je? Pourrai- je seulement comprendre autant?
Je suis une femme sauvage et insaisissable, indomptable et docile parfois souvent mais je dois avoir confiance et je suis sélective. Exigeante sans être pressante. Je n’en fait qu’à ma tête. Insoumise rebelle et nonchalante.
À revers, à l’endroit de l’envers et contre tout. Toujours là où l’on ne m’attend pas. D’une délicatesse infinie et casse coup. Je prends certaines choses sérieuses à la légère et j’accorde trop d’importance aux petits détails et il est impossible de me mentir, de me faire taire.
Mais j’adore les silences pleins d’amour. Il ne me font pas peur. J’aime leur musique. Mais ne me ment jamais car je suis le genre de pénible qui sent tout et que l’on ne peut pas fuir sous peine de se travestir. D’être lâche. J’ai la lâcheté en horreur. Et j’ai du mal avec le manque d’empathie. Avec le vrai égoïsme pas les petits plaisirs pour soi même.
Je ne supporte que la douceur et j’aime aussi beaucoup rester seule des heures sans me sentir délaissée ou vous rejeter. Je veux qu’on pense à moi. Je ne suis pas très sociable mais j’aime les gens et ma tranquillité. Parfois je n’ose pas demander. Je fais comme si j’étais plus forte alors que j’ai besoin d’être protégée. Cajolée. Je ne sais pas recevoir. C’est plus facile de donner comme ça je peux arrêter. J’ai peur d’être étouffée. Mais j’ai envie d’être aimée. Viens dans mes bras. Ou plutôt toi prends moi dedans, dans ton cercle enveloppant.
Je suis une femme. À fleur de peau forte et fragile.
Je suis tout à la fois, j’ai tous mes sens en éveil.
Je suis un cœur sur pattes et Alice aux pays des merveilles.
Je suis ta lune. Une muse. La beauté de la colombe. Et ma larme pendue à l’œil. Je suis l’amour et l’eau du ciel, de tous les déluges et de tous les drames mais je suis aussi le remède à la douleur, la guérisseuse de la terre car j’ai le cœur d’une mère. Et la chaleur de tous les soleils. Je suis en Or.
Et je marche pieds nus l’âme noble et découverte. J’avance sulfureuse, pleine et sereine.
J’offre mon cœur. Reine souveraine.
Je suis une femme.
Aurélia Delescluse