Clément Artois
La vie est belle mais encore plus belle quand les autres sont heureux grâce à nous. Indubitablement, éprouver la satisfaction de contribuer au bonheur des autres est profondément réconfortant et procure un immense bien-être. Lorsque nous prenons conscience que notre action positive a eu un impact sur la vie de quelqu’un. Il semble que notre propre existence s’harmonise avec cette joie. De la même manière que la tristesse de nos proches nous touche. Le bonheur d’autrui a également un effet sur nous, surtout lorsque nous en sommes les artisans.
La vie est belle mais la beauté de la vie s’intensifie lorsque notre bonheur contribue au bonheur des autres
Peu importe à quel point nous cultivons une attitude détachée. Et peu importe nos efforts pour rester indifférents aux préoccupations qui ne nous concernent pas directement. Il est quasiment impossible de faire fi du regard sur le monde qui nous entoure en marchant.
Bien que nous ne devrions pas porter le fardeau du monde entier sur nos épaules. Ceux qui se concentrent exclusivement sur leurs propres préoccupations finissent par en subir les conséquences néfastes.
Comme l’exprimait le poète John Donne, nul n’est une île isolée.
Car notre existence est intrinsèquement liée à la société, façonnée par ce que les autres ont accompli et accompliront. Nous sommes partie intégrante du tout. Ce sentiment prend une intensité particulière lorsqu’il s’accompagne de gratitude, lorsque l’autre personne exprime notre réelle importance dans sa vie. Bien que le simple acte d’assistance soit en soi gratifiant. Entendre un simple « merci » renforce notre certitude que nous empruntons la voie juste.
Il faut avoir confiance en nos actions. Car même en l’absence de reconnaissance extérieure, car le bonheur réside profondément en chacun de nous.
Cependant, la gratitude a le pouvoir d’alléger et d’adoucir l’expérience. Créant une atmosphère moins pesante pour tous les participants à cet échange.
L’évolution actuelle du monde laisse peu de place à la pensée altruiste.
Car l’accent est souvent mis sur la réalisation personnelle pour être considéré comme un gagnant. Les objectifs de vie véhiculés par les médias semblent souvent liés à une quête effrénée de biens matériels. De voyages à l’étranger, d’une carrière lucrative et d’une apparence physique parfaite.
Dans cette recherche de superficialité plastique et matérielle. Nous avons tendance à négliger notre charge émotionnelle, en oubliant de nourrir les sentiments qui devraient constamment étayer nos vies.
Comme il est évident, plus nous accordons de l’importance à des éléments extérieurs, plus nous négligeons ce qui émane de l’intérieur. Ce qui relève des sentiments, de l’invisible mais essentiel à la vie de chacun.
Cela entraîne l’installation d’une froideur. Nous rendant insensibles à tout ce qui ne concerne pas nos objectifs d’achat, de beauté ou de statut.
Celui qui se concentre exclusivement sur lui-même n’a guère de temps à consacrer aux autres. Et celui qui se fixe constamment dans le miroir risque de ne jamais tourner son regard vers la personne à ses côtés.
Il n’est pas surprenant de voir une multiplication des cas de maladies de l’âme. Car aucune personne émotionnellement investie ne peut survivre en se laissant submerger par la quête incessante de pouvoir d’achat et de jeunesse éternelle. Tôt ou tard, le monde extérieur frappe à notre porte. Car il n’existe aucun dôme protecteur nous isolant de la vie qui nous entoure.
Le temps s’écoule de manière implacable, et le processus de vieillissement demeure inévitable.
La vanité peut avoir des aspects positifs, tant qu’elle n’entrave pas le cours naturel de nos vies, évitant de devenir obsessionnelle ou aveugle.
De la même manière, l’ambition peut être bénéfique, à condition qu’elle ne nous conduise pas à perdre tout sens des scrupules, de l’éthique ou de l’empathie. En réalité, notre santé émotionnelle peut également en souffrir lorsque notre préoccupation excessive pour nous-mêmes nous empêche de nous mettre à la place des autres. Sans cette capacité à se mettre dans la peau des gens, il devient difficile de comprendre, de compatir, ou d’offrir de l’aide.
L’empathie, en rendant les individus plus sensibles, meilleurs et authentiques, devient ainsi essentielle. Malheureusement, ceux qui ne vivent que pour eux-mêmes se privent de cette perspective, fermant leur cœur et s’isolant dans leur propre univers restreint.
Alors la vie est belle et il est un fait universel que nous aspirons tous au bonheur.
Cependant, il faut réaliser que le bonheur ne peut être pleinement apprécié sans l’existence de la tristesse. Atteindre tous nos désirs n’a aucune valeur si cela ne correspond pas à nos véritables besoins. Aucun chemin ne peut être qualifié de libre si sa traversée nécessite d’écraser les personnes et les sentiments. Nous sommes interconnectés dans un ensemble plus vaste, acteurs de notre propre histoire et participants aux récits de ceux qui nous entourent.
Choisissons donc d’être parmi ceux qui embrassent le bonheur et contribuent au bonheur des autres, car le monde en a grandement besoin. Soyons présents !
