Il arrive fréquemment que nous croisions dans notre vie des individus atteints de ce que la culture populaire désigne sous le nom de « complexe d’Aristote ». Ce terme, bien qu’il ne soit pas reconnu officiellement en psychologie ou en psychiatrie. Désigne des personnes persuadées d’avoir toujours raison. Elles considèrent que leurs décisions, leurs idées et leurs comportements sont supérieurs à ceux des autres.
Les complexes sont des états psychologiques où divers traits de caractère se combinent et perturbent l’expression cohérente d’une personne. Souvent, les individus affectés par ces complexes ne se rendent pas compte de leurs comportements perturbateurs. Même lorsqu’ils en prennent conscience, leur interprétation des faits tend à s’éloigner de la réalité.
Comment est né le nom « Complexe d’Aristote » ?
Aristote est considéré comme l’un des philosophes les plus influents de l’histoire. Dont les enseignements perdurent dans les domaines de la philosophie ainsi que dans les sciences humaines et biologiques, bien qu’il ait vécu il y a des millénaires.
Son mentor était Platon, une figure majeure de la philosophie, souvent appelé le père de la métaphysique. Les deux hommes avaient initialement une relation fructueuse, avec Aristote en tant qu’élève doué et Platon comme mentor respecté. Cependant, à mesure qu’Aristote développait sa propre pensée philosophique et gagnait en notoriété. Il commença à prendre ses distances avec les idées de son maître. Bien que Platon fût ouvert à ce que son élève forge sa propre voie. Aristote critiqua ouvertement les fondements des enseignements platoniciens.
Cette attitude fut perçue à l’époque comme un signe d’ingratitude et d’arrogance, ce qui ternit la réputation d’Aristote.
C’est à partir de ce comportement qu’aurait été forgée l’expression « complexe d’Aristote ». Utilisée pour décrire les personnes qui montrent une arrogance intellectuelle et qui se croient supérieures aux autres.
Les individus affectés par ce complexe s’engagent souvent dans des débats longs et parfois superflus. Simplement pour prouver leur rectitude et démontrer qu’ils sont plus intelligents que ceux qui les entourent. Leur but principal est de faire valoir et d’être admirés pour leur intelligence.
Complexe d’Aristote et comportement adolescent
Le comportement associé au complexe d’Aristote est souvent comparé à celui des adolescents. Car dans les deux cas, il y a un fort besoin de justifier ses pensées. Bien que cela puisse sembler ennuyeux et immature aux yeux des adultes. C’est souvent ainsi que les adolescents construisent et affirment leur identité.
Cependant, ce comportement révèle une certaine immaturité. Car le désir de validation des points de vue est en réalité un signe de doute et d’insécurité. Ces individus cherchent à imposer leurs propres perceptions de la réalité par peur de ce qui leur est inconnu. Le complexe d’Aristote peut être vu comme une forme de narcissisme. Où la personne tente de compenser un sentiment interne d’insuffisance en survalorisant son importance.
Le concept du « complexe d’Aristote » semble donc faire référence à un comportement ou un trait de personnalité où une personne est convaincue de la supériorité de ses propres opinions, choix et jugements, souvent au détriment des perspectives ou des idées des autres. Bien que le terme ne soit pas officiellement reconnu ou défini dans les cadres académiques de la psychologie ou de la psychiatrie. Il fait écho à d’autres notions plus largement étudiées telles que le narcissisme ou l’égocentrisme.
Pour clarifier un peu plus. Voici quelques traits et comportements qui pourraient être associés à ce qu’on appele le « complexe d’Aristote » :
- Certitude et assurance inébranlables. La personne croit fermement en la justesse de ses propres idées et opinions. Et peut souvent exprimer ces croyances avec beaucoup de confiance, parfois sans tenir compte de la validité ou de la valeur des contributions des autres.
- Résistance à la critique. Il peut y avoir une réticence ou une incapacité à accepter la critique ou les suggestions d’autres personnes. Surtout si elles semblent contredire leurs propres vues ou expériences.
- Manque d’empathie : Les individus avec de tels traits peuvent avoir du mal à se mettre à la place des autres. Ou à considérer les perspectives extérieures comme valides ou importantes.
- Besoin de domination dans les discussions : Dans les interactions, ces personnes peuvent chercher à dominer la conversation. Et à orienter les discussions selon leurs propres intérêts ou perspectives, et à minimiser ou discréditer les contributions des autres.
- Perception de supériorité : Les individus peuvent se percevoir comme étant supérieurs aux autres. Que ce soit en termes d’intelligence, de compétence ou de compréhension des situations.
En termes de gestion de telles personnalités:
Que ce soit dans des contextes professionnels ou personnels. Il est souvent utile d’adopter des stratégies de communication qui encouragent l’ouverture et la collaboration. Poser des questions ouvertes qui invitent à la réflexion. Reconnaître et valider les points forts de leurs idées tout en doucement introduisant des perspectives alternatives. Et établir des règles de respect mutuel dans les discussions peuvent être des approches bénéfiques.
Cependant, ces traits ne doivent pas nécessairement être vus uniquement de manière négative. Souvent, ils peuvent aussi être le signe d’une grande confiance en soi. Et d’une capacité à défendre résolument ses croyances, ce qui peut être bénéfique dans certaines situations. Toutefois, la clé réside dans la balance entre confiance en soi et respect pour les idées des autres.
Quoi qu’il en soit, le complexe d’Aristote peut produire des conséquences négatives dans nos vies et nécessite une gestion quotidienne.