Julie Latour
L’utopie réside dans l’idée naïve que derrière chaque sourire se cache une personne constamment heureuse.
Je remarque un besoin absurde d’être bien en permanence. Toi, moi, Paul, Marie, nous avons tous « encaissé nos larmes » et sommes passés à autre chose.
On nous dit souvent : « Oh, pleurer, c’est moche. Être fort, c’est garder ses larmes pour soi et prétendre que tout va bien. » Quelle absurdité ! L’utopie, c’est de croire que derrière chaque sourire se trouve toujours une personne comblée.
Nous pleurons, nous souffrons, et mon Dieu, que nous souffrons ! Pourtant, nous sommes contraints d’avaler nos larmes. Est-ce que cela signifie que ma vie doit être parfaite, sans le moindre obstacle ?
Impossible !
La vie est un incessant mouvement de hauts et de bas. Lorsque la grande roue de la vie tourne et que je me trouve en bas, j’ai le droit de pleurer.
Et cela ne fait pas de moi une personne faible, bien au contraire. C’est à travers mes larmes que je purifie mon âme et trouve la force de continuer à avancer.
Arrêtons d’accumuler des souffrances dans nos cœurs, rejetons-les ! Où avez-vous déjà vu quelqu’un sauter les étapes de la vie ? Tout prend du temps.
La chenille ne se transforme en papillon qu’en passant par un processus de métamorphose.
N’oublions pas que chaque processus nous transforme.
Je dis souvent que nous ne pouvons gérer les choses que lorsque nous dansons au rythme de la musique. Cacher notre douleur sous le tapis ne la fera pas disparaître, c’est comme une ecchymose : si nous ne prenons pas soin de la blessure, elle s’aggrave.
Parfois, nous nous trouvons au sommet, heureux, confiants et satisfaits de notre existence. Mais il y a aussi des moments où nous nous retrouvons en bas, confrontés à des difficultés, à la tristesse et aux épreuves.
Dans ces moments de profonde tristesse, nous avons le droit de pleurer. Pleurer est une réaction naturelle et humaine face à la douleur, aux pertes, aux déceptions et aux défis auxquels nous sommes confrontés. C’est une expression de nos émotions les plus profondes, une façon pour notre être intérieur de se libérer et de faire face à ce qui nous accable.
Cependant pleurer ne fait pas de nous des êtres faibles. Au contraire, cela démontre notre force intérieure et notre capacité à faire face à nos émotions de manière authentique. En laissant libre cours à nos larmes, nous permettons à notre âme de se purifier, de se libérer du poids qui la retient et de trouver un certain soulagement.
Pleurer ne signifie pas que nous abandonnons ou que nous sommes vaincus par les difficultés de la vie.
C’est plutôt une étape nécessaire pour guérir, pour nous donner la force de continuer à avancer. En acceptant nos larmes, nous nous donnons la permission d’être vulnérables, d’exprimer nos douleurs les plus profondes et de les laisser progressivement se dissiper.
Il ne faut pas réprimer nos larmes, de ne pas cacher notre tristesse sous un masque de faux bonheur. En faisant cela, nous risquons de laisser nos émotions s’accumuler en nous, de créer un fardeau émotionnel qui devient de plus en plus lourd à porter. À long terme, cela peut affecter notre bien-être mental et physique.
Accepter nos pleurs et les traverser nous permet de faire face à nos épreuves avec courage et résilience.
C’est une étape essentielle de notre processus de croissance et de transformation personnelle. En reconnaissant que la vie est une combinaison de moments joyeux et de moments difficiles, nous apprenons à nous adapter, à grandir et à embrasser pleinement toutes les facettes de notre existence.
N’oublions pas que derrière chaque larme versée se trouve une force intérieure qui se fortifie, une lumière qui brille au-delà des moments sombres. Alors, si vous vous trouvez en bas de la grande roue de la vie, permettez-vous de pleurer, d’exprimer votre douleur et de trouver la force nécessaire pour vous relever et continuer à avancer sur votre chemin.
Arrêtons-nous, respirons, prenons du recul, mais ne paniquons pas. Respectons notre propre temps !
Julie Latour
