Qu’est-ce que l’éveil ? : beaucoup s’interrogent à ce sujet
Je vais vous parler un peu pelle-mêle de ce qu’est, ou de ce que n’est pas l’éveil.
Beaucoup s’interrogent à ce sujet (à tort ou à raison), et peinent à trouver ne serait-ce qu’un début de réponse.
Avant toute chose, l’éveil n’est pas l’illumination. Il s’agit de deux choses différentes.
Qu’est ce que l’éveil ?
L’éveil est un état de conscience différent, proche du tout jeune enfant, qui offre un regard frais, et complet sur le monde. Le décrire tient de la gageure, car il dépasse la compréhension intellectuelle, et le définir avec des mots est donc impossible. Les mots égarent, plus qu’ils ne guident, lorsqu’ils tentent de nous révéler quelque chose au delà de l’entendement. On pourrait dire que l’éveil, c’est un état dans lequel on est connecté à tout, on ressent tout, et on sait qu’on fait partie de ce tout… sans pour autant le concevoir intellectuellement.
Paradoxal, n’est ce pas ? En fait, on pourrait parler de
« vrai savoir ». Dans la vie, on ne sait rien. L’être humain naît et meurt sans rien savoir véritablement. Mais dans l’éveil, la part de nous qui sait est là, elle communique avec nous, et on sait… véritablement.
L’éveil n’est pas quelque chose de constant, ni d’acquis. On peut atteindre l’éveil, et le perdre dans la minute qui suit. On peut être éveillé des secondes, des minutes, des heures, des jours, des semaines, des mois, ou même des années, et subitement ne plus l’être. C’est un petit peu comme la joie, on l’éprouve aléatoirement, un instant on est joyeux, et celui d’après on ne l’est plus. On ne peut pas vraiment commander à cela, mais on peut s’offrir un cadre de vie favorisant l’apparition de la joie. Il en va de même pour l’éveil. Une
vie spirituelle, et sereine, proche de la nature, est plus encline à déclencher en nous l’état d’éveil.
Comment atteindre l’éveil ? En commençant par abandonner sa recherche ! En effet, celui qui cherche l’éveil ne le trouve que lorsqu’il abandonne. dans le taoïsme, on parle de Wu Wei, ou Non-Agir.
C’est une approche qui vise à cesser de chercher à faire une chose, pour permettre à cette chose d’être faite. Le Wu Wei consiste à suivre le cours Naturel, sans chercher à lutter contre. Celui qui lutte contre le courant se noie, tandis que celui qui se laisse porter atteint
le rivage.
Un dicton amérindien disait « Ne lutte pas contre le torrent, laisse
toi couler avec lui ». Dans le Chan, et le Bouddhisme Zen, la méditation est pratiquée sans objet ni motif. C’est la raison pour laquelle beaucoup de courants la pratiquent face au mur. On ne médite pas pour atteindre l’éveil ou l’illumination, on médite, c’est tout.
Celui qui médite pour atteindre l’illumination manque totalement le but.
Celui qui regarde le sommet de la montagne quand il commence à la gravir s’essouffle dès les premiers pas, et ne voit rien du paysage, ni du rocher dans lequel il va se prendre les pieds. Alors que celui qui regarde le chemin sur lequel il est, et ce qui l’entoure, sans chercher à savoir où il va, celui là profite du paysage, évite les embûches, et va réellement quelque part. Pour celui qui voudrait déjà être arrivé, le chemin semble trop long, pour celui qui profite du chemin, ce dernier semble bien court.
C’est une des signification de « Ici et Maintenant », dans le Bouddhisme. Il faut que la conscience soit à l’endroit où nous sommes, et à l’instant où nous y sommes.
Un conte Zen nous offre une superbe métaphore à ce sujet. En japonais, l’éveil se dit « Satori ».
Un jour, un bûcheron entendit parler d’un animal rare, et légendaire, appelé Satori. Tous les chasseurs affirmaient que celui qui en attraperait un, vif ou mort, serait un véritable héros. Notre bûcheron voulut en savoir plus, et demanda « où trouve-t-on un tel animal ? » On lui répondit qu’on le trouvait partout, mais qu’il était si difficile à voir et à attraper, que c’était peine perdue. Retournant à sa forêt pour couper du bois, il ne parvenait pas à s’ôter Satori de la tête, il voulait à tout prix voir cet animal, et l’attraper.
Décidé, il commença à fouiller les bois, discrètement, pour trouver une trace de Satori. Tous les jours, il passait un temps considérable à sa recherche, mais en vain.
Un jour, cependant, il entendit un petit rire moqueur dans les feuillages, et une voix espiègle lui dit alors: « Tu dois être fou ou bien naïf si tu penses que pourras un jour m’attraper ! » Le bûcheron reconnut aussitôt Satori, et décida de redoubler d’efforts… mais rien n’y faisait. Il construisit des pièges, il tenta de faire du bruit pour effrayer Satori et le pousser à faire une erreur dans sa précipitation, il essaya au contraire de se cacher pendant des heures, à scruter le sous-bois.
Rien à faire, non seulement il ne voyait pas Satori, mais ce dernier avait pris pour habitude de se moquer du bûcheron :
« Pensais tu vraiment qu’un piège aussi rudimentaire suffirait à m’attraper ? »
Au fur et à mesure que le temps passait, le bûcheron désespérait. Mais ce qui l’inquiétait le plus, c’est qu’il avait laissé son travail à l’abandon, et que les journées froides arriveraient bientôt. Il fût alors obligé de se résoudre à couper à nouveau du bois, mais Satori le harcelait, lui rendant son travail difficile.
A chaque fois qu’il tentait de travailler, Satori lui disait:
« Allons, tu ne vas pas me chercher aujourd’hui ? Cette fois sera peut-être la bonne ! »
Notre bûcheron n’avait pas le choix, si il voulait avoir de quoi se chauffer, et de quoi donner au village du bois pour les cheminées, il fallait qu’il se concentre.
Il s’efforçait de s’absorber dans son travail, de ne plus écouter
Satori.
Au départ il n’y parvenait pas, la voix nasillarde et moqueuse l’énervait, mais finalement, il s’habitua aux railleries de Satori, et n’y
prêtait plus attention. A tel point qu’il ne pouvait même pas dire si Satori s’était moqué de lui pendant 5 minutes, ou toute la journée !
Il coupa un arbre, toujours aussi concentré sur son travail, et tandis qu’il s’abattait sur le sol, un couinement aiguë se fit entendre.
Le bûcheron, inquiet, alla voir d’où cela provenait, et il trouva quelque chose coincé sous l’arbre. Il déplaça le tronc, et fût frappé de stupeur: c’était Satori !
En général, nous avons tous connu l’éveil au moins une fois.
Enfant, nous étions proche de cet état. Parfois, lorsque nous sommes absorbés par notre travail, ou par une de nos actions, que nous sommes juste présent, et conscient, quelques secondes d’éveil viennent nous éclairer. Lorsque c’est si court, on a du mal à se rendre compte qu’il s’est passé quelque chose. On s’est senti « étrange », on a
l’impression d’avoir eu un vertige, ou que pendant un instant on était comme le spectateur de la vie, et même spectateur de soi-même.
Comme si on était en train de regarder tout cela depuis « plus loin ». On se dit qu’on n’a pas assez dormi, et on oublie. Pourtant, cela était peut-être un fragment d’éveil qui nous a été offert.
Atteindre l’éveil, c’est être présent ici, et maintenant, être conscient, être à ce qu’on fait.
C’est ne pas chercher l’éveil. C’est faire, et non chercher à
faire. C’est vivre une vie saine, en mangeant une nourriture saine. Atteindre l’éveil peut-être fait par n’importe qui, dans n’importe quelle situation. En bonne santé ou malade, repus ou affamé, en forme ou fatigué, en méditation ou au travail, en plein effort ou au repos, dans la nature ou en prison… mais une vie plus sereine, plus calme, plus posée, plus saine, et plus naturelle, favorise l’émergence de l’éveil, qui a alors tendance à se manifester spontanément, plus souvent, et plus longtemps.
La fréquence, l’intensité, et la durée de l’éveil pourrait presque être un « appareil de mesure », un indicateur de la qualité de notre vie. Il n’y a rien d’étonnant à ce que des moines cultivant leur terre, mangeant de bons produits sains, proches de la nature et sereins aient pu parler de notions comme l’éveil avec plus d’éloquence que n’importe qui
d’autre. Leurs conditions de vie favorisaient cette expérience.
L’éveil nous permet de voir plus de choses, de comprendre les choses, à l’intérieur de soi, sans l’intellect, sans réfléchir. Il nous permet de mémoriser ce que nous voyons, de le fixer dans notre âme, dans notre esprit, comme un cristal pur. Ces souvenirs sont alors, une fois l’éveil parti, comme ceux d’un rêve lointain. On a l’impression que ces souvenirs sont irréels, mais paradoxalement, ils sont d’une clarté, et d’une précision hors du commun. On en vient parfois à avoir l’impression que ce sont les souvenirs de quelqu’un d’autre qui nous ont été communiqués.
C’est que ces souvenir appartiennent à une part de nous qui est au delà de notre conscience ordinaire. Ce sont les souvenirs d’une part de notre être plus proche de ce qu’il y a de divin.
Qu’est ce que l’éveil ? C’est l’état de l’être qui est sain.
C’est l’enfant qui apprend une langue à la perfection en quelques mois seulement. C’est l’étincelle dans les yeux de cet enfant quand il voit un arbre, ou un animal. C’est le Sakki du guerrier (sorte d’intuition inintelligible qui permet d’éviter une agression, et de n’en prendre conscience, au mieux, qu’à posteriori).
L’éveil, c’est l’ouverture de soi à soi.
L’éveil, c’est notre intellect qui s’efface au profit de notre âme.
L’éveil, c’est l’adulte qui dort pendant que l’enfant observe les
étoiles.
C’est le reflet de la lune sur une mer d’huile.
Comment atteindre l’éveil ? En ne le cherchant pas, et en étant juste présent, ici, et maintenant : en lâchant prise.
En ne cherchant pas à agir, et en ne cherchant pas non plus à ne pas agir.
Étrange paradoxe… ne pas chercher à faire quelque chose, et ne pas chercher à ne pas faire cette chose.
Accepter que la Nature soit incompréhensible, car au delà de
l’intellect, et la laisser faire. La suivre, la vivre, tout simplement.
L’éveil est non duel, il est au delà de la manifestation de l’expérience.
L’éveil est tellement simple, qu’il nous est impossible de le comprendre.
Qu’est ce que l’éveil ? : beaucoup s’interrogent à ce sujet : Amour de Lumière .fr
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